Anna Caiozzo
Université de Paris 7-Denis Diderot, France
a.caiozzo@free.fr
Entre mythes et imaginaire de Rūm dans les miniatures du Shāh Nāmeh de Firdawsī /
Between Myths and Images of Rūm in the Miniatures from Firdawsī’s Shāh Nāmeh
Abstract: Firdawsī’s Shāh Nāmeh, a Persian Epics, describes the relations between the Persian world and the Roman then Byzantine world throughout the ages. These relations started with a tragical event: the murder of Irāj, Faridūn’s youngest son, by both his brothers, Salm, king of Rūm, and Tūr, king of Touran. The miniatures of the Shāh Nāmeh, painted by Mongol and Timurid schools, show us three major topics : some are dedicated to warfare and battle scenes ; others to diplomatic exchanges and marriages, but the most interesting pictures reveal us some marvels of Rūm country (monstrous beasts, automata), and some peculiar situations which underscore the duplicity of the Emperor of Rūm.
Keywords: Byzantium; Persia; Rūm; Firdawsī; Shāh Nāmeh; Miniatures; Conflict; Myths.
Le Shāh Nāmeh, ou épopée des rois de Perse, est une œuvre versifiée complétée à la fin du Xe siècle par Firdawsī de Tūs sur le texte initial du poète Daqīqī et que l’auteur dédia achevée au souverain ghaznévide, Mahmūd[1]. La fonction du Shāh Nāmeh est d’abord de glorifier les anciens rois d’Iran depuis l’apparition de la royauté et les mythes fondateurs du monde persan remontant jusqu’à l’apparition de l’humanité.
Si l’épopée perse présente ainsi de nombreux points communs avec le Mahābhārata[2], les protagonistes qui s’affrontent dans une guerre fratricide millénaire avec une ambition cosmocratique affirmée représentent ici les trois parties du monde, celles que les fils de Farīdūn, roi mythique, reçurent de leur père en fonction de leurs mérites respectifs. Salm reçut l’Occident, à savoir les pays de Rūm, Tūr, le monde septentrional (Sibérie, Asie centrale, Chine) et Irāj, l’Irānshāhr, le cœur du monde. Dépités, jaloux de leur cadet si bien favorisé, les deux aînés l’assassinèrent, initiant une guerre sans fin entre leurs peuples. Cette scène est l’une des plus reproduites dans les versions illustrées à partir du XIVe siècle avec quelques variantes selon les écoles : sous une tente ou un parasol, les deux frères Tūr et Salm assassinent leur cadet[3] ; parfois l’aîné, Salm, assis en majesté ou debout, contemple la scène telle une exécution ordonnée en présence ou non de témoins[4]. Au XVe siècle, certaines miniatures ne mettent en cause qu’un seul meurtrier direct, Tūr[5]. Le fratricide est souligné par l’espace clos du pavillon princier où les protagonistes ont, selon Firdawsī, rejoint Irāj pour lui reprocher d’usurper le titre de « roi du monde » ; car, d’après le texte, le meurtre se déroule dans le campement militaire des deux aînés. Salm, quoique complice, n’intervient pas ; Tūr commence par s’emparer d’un lourd tabouret d’or dont il frappe son frère Irāj avant de l’éventrer. Salm, roi d’Occident, n’est donc que le témoin et complice du meurtre.
De ce fait, tout en étant associé à ce crime détestable, comme le mentionne à de nombreuses reprises Firdawsī en évoquant le lourd passif entre Perses et Rūm, les principaux ennemis demeurèrent Tūr et ses descendants. Cette rivalité est centrale pour comprendre les affrontements multiples et permanents du Shāh Nāmeh qui évoquent historiquement les dangers représentés par les peuples septentrionaux et orientaux (Chinois) menaçant l’Iran, Huns hephtalites entre autres, puis peuples turcs qui ne cesseront d’ailleurs de l’envahir et ce jusqu’à l’époque timouride[6]. Les relations passionnelles entre les ressortissants royaux de ces deux empires n’eut donc pas d’équivalent en intensité pour le monde occidental, qualifié de « Rūm ».
Firdawsī surmonte l’écueil des variations du territoire iranien en présentant Rūm comme l’Occident géographiquement mitoyen de l’Iran préislamique, à savoir le long d’une frontière allant du Caucase à la Syrie et à la Palestine, et les villes frontières, Antioche, Alep, Dārā, Nisibis ou marges qui, depuis l’époque achéménide, parthe, jusqu’à l’époque sassanide, ne cessèrent de varier en fonction des conquêtes et reconquêtes perses ou gréco-romaines, puis byzantines. Firdawsī nous présente en fait le monde Rūm tel qu’il le perçoit à son époque, sous le califat abbasside, et dans les frontières qui furent les siennes en Anatolie orientale jusqu’à l’arrivée des Turcs saljoukides au milieu du XIe siècle, le long des places-frontières comme Antioche, mis en place par les califes et désormais gardés par les seigneurs de la frontière.
Par ailleurs, le concept de « Rūm » employé par l’auteur[7], regroupe « culturellement » ce que les sources médiévales orientales, arabes ou persanes identifient comme étant les régions peuplées de chrétiens, gouvernées par l’empereur byzantin, en somme le monde balkanique médiéval jusqu’au Caucase, les ennemis de l’islam tels que le Coran (Sourate XXX 1-5) les définit, et ce à l’ouest d’autres ennemis, cette fois communs aux byzantins et aux Orientaux (Arabes et Iraniens), à savoir les Turcs khazars et bien d’autres peuples encore (Bulgares, etc.). De fait, la dénomination « Rūm » est en partie anachronique pour les périodes archaïques et anciennes, celles des cités grecques, des royaumes hellénistiques, de l’empire romain et ce jusqu’au règne de Constantin. C’est d’ailleurs durant la période sassanide que la qualification des Rūms comme chrétiens intervient le plus fréquemment sous la plume de Firdawsī qui est sans nul doute conscient que le clivage chrétien / zoroastrien ne peut s’appliquer à des périodes trop lointaines.
Bien que l’empire de Rūm soit initialement présenté comme un allié naturel du Touran, on ne voit ni dans l’image ni dans le texte les deux alliés d’hier s’unir conjointement contre la Perse ; en outre, l’image de Rūm est d’une étonnante uniformité depuis les origines, hormis l’apparition de la chrétienté : ni la langue usuelle, ni les dynasties, voire les occupants (Romains), qui se succédèrent dans cet espace ne sont identifiés par Firdawsī.
Dans le Shāh Nāmeh, les premières mentions de Rūm débutent avec l’un des rois mythiques de l’Iran, Gushtāsp, sans doute l’un des premiers souverains achéménides à l’époque où les cités grecques régnaient en Méditerranée, unies par une même horreur du barbare perse entre le VIe et le Ve siècle av. J.-C.[8]. Puis, hormis une mention ou deux, le monde Rūm refait son apparition à l’époque d’Alexandre dont la mère, selon le Shāh Nāmeh, serait grecque, mais le père, un Perse, Dārāb l’ancien. L’époque des diadoques séleucides est oubliée afin de favoriser la transition arsacide vers l’époque sassanide où les « relations » existent à nouveau avec les souverains Ardāshir, Shāpūr Ier, Shāpūr II, puis Khusraw Ier Anūshīrwān (531-79) et enfin Khusraw Parvīz[9]. Les trois derniers furent historiquement des interlocuteurs à divers titres du monde romain puis byzantin par la guerre et la diplomatie, les échanges culturels qui constituent d’ailleurs les principaux rapports évoqués par Firdawsī entre les deux mondes.
Les raccourcis historiques du Shāh Nāmeh permettent de dresser une image pérenne, non tant du peuple de Rūm ou de son territoire, mais de ses dirigeants. Là encore, l’anachronisme est de rigueur, puisque le chef des Rūm est toujours nommé « Qaisar » c’est-à-dire « césar » ou empereur, terme emprunté à l’empire romain, et qui désigne également le basileus byzantin.
Si le contexte historique peut être globalement retracé sur la longue durée, des zones d’ombres liées aux périodes les plus reculées demeurent et le lecteur se situe essentiellement dans le domaine de la représentation, de l’imaginaire et des mythes liés à un empire et à un système politique sinon à un type de souveraineté. En somme, Firdawsī réécrit une histoire des relations entre un « Occident » hellénisé puis christianisé et byzantin et le monde iranien à la lueur de son vécu de musulman, d’Iranien et de sujet du calife abbasside.
Le plus intéressant est de noter dans les diverses copies enluminées quels furent les choix des miniaturistes qui, à partir du XIVe siècle, illustrèrent le Shāh Nāmeh : avaient-ils les mêmes a priori que l’auteur ? Quels furent les épisodes reproduits à loisir ou choisis pour fixer l’image des liens entre ces deux mondes antagonistes ? Hormis les épisodes avec Gushtāsp et Iskandar relativement originaux, il semblerait que les petits Shāh Nāmeh du XIVe siècle aient préféré la mise en scène des relations diplomatiques aux scènes de guerre et de violence que les peintres reproduiront plus volontiers à partir des XVIe et XVIIe siècle ; en revanche, à l’époque timouride et turkmène, on n’hésita pas à reproduire les scènes les plus humiliantes pour l’histoire romaine, ou celles soulignant la fourberie des Byzantins.
De façon générale, on peut noter trois aspects principaux de cette perception visuellement « orientée » : la dimension belliqueuse, la plus prégnante dans le texte, est celle qui est cependant la moins reproduite, les miniaturistes mettant l’accent sur les épisodes qui donnèrent lieu à des cassus belli afin de mieux souligner la duplicité des « Occidentaux ». Par ailleurs, terre voisine et donc facilement accessible, Rūm apparaît à deux reprises comme un lieu salutaire, d’exil et de refuge, voire d’initiation pour les princes iraniens disgraciés, en mal d’affection paternelle et de trône. Enfin, ces relations débouchent parfois sur des liens diplomatiques, des moments d’apaisement et de rapprochement couronnés par des unions matrimoniales. Certes, par endroit, surgit brièvement l’évocation des populations de la frontière, l’entretien des forteresses et des troupes d’élites, mais ces points ne sont jamais retranscrits par l’image.
1. Les Rūms, immémoriaux adversaires, belliqueux ennemis des Iraniens ?
Firdawsī expose à ses lecteurs l’histoire d’une rivalité immémoriale où les souverains régnant sur le pays de Rūm sont les tenants d’une politique extérieure d’une remarquable constance : tous souhaitent en permanence s’agrandir, voire soumettre l’empire perse puis l’Iran sassanide, et ce depuis l’époque de Luhrāsp, selon toute probabilité, celle des Achéménides. Pourtant ce fut Iskandar, un demi Iranien selon la légende, qui réussit la percée décisive en s’emparant de l’Iran après avoir combattu son propre demi-frère[10]. Après avoir été défait plusieurs fois, Dārā / Darius fait une analogie édifiante entre la chute de Jamshīd, l’un des rois mythiques de l’Iran, massacré par le tyran Dhahhāk, et son propre sort, jetant le discrédit sur Alexandre et sur lui-même[11] puisque c’est Dārā qui, vaincu après une troisième bataille et une fuite éperdue, proposa la paix à Iskandar[12]. Ces trois scènes d’affrontement sont curieusement boudées par les miniaturistes jusqu’au XVIe siècle au profit de scènes contre Fūr, roi du Hind[13]. Visiblement, les défaites du Roi des rois ne furent pas de mise dans les copies médiévales contrairement aux copies d’époque moderne. Certes, à l’époque des rois mongols, puis à celle des Timourides, le monde grec et plus encore occidental n’était plus un danger immédiat pour l’Irak et l’Iran, et l’ennemi turc ottoman ne pouvait être identifié à « l’empereur »…
Les Rūms ne se contentent pas d’agresser la Perse ; les pays voisins, amis et alliés sont concernés, ainsi le royaume de Qaydāfa. Lorsque Iskandar voulut savoir qui, après Darius, était régionalement puissant, on lui expliqua alors que Qaydāfa, reine d’al-Andalūs, l’était. Il voulut alors lui rendre visite ; il est peu probable que cette reine fut celle d’Espagne. En revanche, si Firdawsī traduit « Ibérie » par Andalūs, alors on peut comprendre pourquoi la reine est menacée par le pays voisin de Rūm. L’Andalūs de Firdawsī pourrait alors être la Géorgie ou Ibérie antique, au sud du Caucase, ou un pays voisin qui serait dans l’orbite habituelle de la Perse[14]. Toutefois, le texte indique aussi qu’Iskandar vient de passer par le Misr, l’Égypte : la reine serait celle d’un royaume plus proche géographiquement et, dans l’Iskandar Nāmeh de Nizāmī, Kandake est le nom générique des reines guerrières d’Éthiopie.
Firdawsī insiste sur l’un des aspects de la supposée personnalité des empereurs et grands de Rūm : leur méfiance confinant à la paranoïa et la crainte permanente des ambitions du monde oriental. Cet aspect, pourtant fondé, peut alors surprendre, d’autant que les Rūms sont présentés comme étant les agresseurs ; il permet surtout au lecteur de comprendre la façon dont l’auteur occulte les ambitions perses qui ne cessèrent de s’affirmer en Syrie, en Mésopotamie et en Palestine sous les premiers sassanides.
Dans sa volonté de dresser une image de l’ennemi, il attribue aux Rūms le désir de supplanter en puissance le Roi des rois[15] et il leur attribue des actes mesquins et vils à l’égard des Perses comme en témoigne le triste épisode visiblement apocryphe de la capture du roi Shāpūr II[16].
Le roi Shāpūr II (309-379) aurait un jour décidé, malgré les pronostics défavorables de ses astrologues, d’aller observer incognito, de ses propres yeux, la puissance de l’empire voisin, curieux en autres de ses pratiques culturelles, en somme il vint l’espionner[17] ; il confia alors le pouvoir à l’un de ses généraux et revêtit l’habit d’un marchand pour atteindre le palais de l’empereur[18]. Il fut alors trahi par l’un de ses sujets malveillants installé à Constantinople auprès de l’empereur qu’il persuada d’un complot[19]. L’empereur, tout en ignorant les intentions réelles de Shāpūr[20], le condamna à périr étouffé et affamé cousu dans une peau d’âne[21] ou de bœuf[22]. Cette capture permit en outre aux Romains, conscients que l’Orient était sans maître, de mener une campagne militaire fructueuse et d’asservir un grand nombre d’Iraniens. Shāpūr réussit néanmoins à s’enfuir grâce à l’aide d’une jeune iranienne selon Firdawsī ou de la fille de l’empereur selon d’autres sources[23].
Après son humiliante mésaventure, une fois rentré en Perse, Shāpūr II mobilisa son armée contre les Rums[24]. Il remporta la campagne et fit prisonnier l’empereur[25]. Mais d’après Firdawsī, sous forme de représailles, Shāpūr se vengea en le faisant comparaître devant lui et mutiler, les oreilles et le nez percés, puis emprisonner jusqu’à ce qu’il périsse en prison[26], alors que l’empereur mourut comme Tabarī le raconte par ailleurs d’une flèche mortelle alors que le combat débutait[27].
Or, les scènes présentées sur diverses miniatures dès le XIVe siècle[28] annonçant la capture et la mutilation de l’empereur sont relatives à Shāpūr Ier (239-273 env.) et à un épisode historique bien connu : la défaite et la capture du vieil empereur Valérien par Shapūr Ier en 260, immortalisée sur les falaises de Naqsh-i-Rustam[29]. Le Shāh Nāmeh quant à lui présente cette campagne de Shāpūr Ier contre les Rūms[30].
Quant aux sévices infligés au dit prisonnier, comme l’explicite clairement Tabarī, ils sont la marque d’un homonyme, Shapūr II (309-79) appelé par les sources arabes « dhū’l al-aktāf » ou « l’homme aux épaules », réputé pour ses actes de cruauté sur les captifs arabes en leur faisant percer ou briser les épaules[31]. Il y a donc une curieuse confusion y compris dans les sources[32] et une synthèse visuelle entre les événements du règne de Shāpūr Ier et ceux de Shāpūr II en attribuant à ce dernier la capture de l’empereur Julien que l’on sait pourtant mort au combat[33], et son humiliation, par évidente nécessité de venger l’offense de la peau d’âne. Valérien, pour sa part, aurait été maltraité d’après les sources romaines, mais sans détails incluant une mutilation[34].
Ces divers épisodes ne doivent pas masquer le fait que ce furent les premiers Sassanides qui agressèrent les Romains en se révoltant aussi contre les Arsacides, d’une part, Ardāshir (224-240), en s’emparant d’un certain nombre de cités sous Septime Sévère, puis son fils Shāpūr Ier qui continua dans cette voie, alors que le texte explicite que c’est le changement de souverain provoqua la mobilisation de tous les voisins occidentaux[35]. Les sources perses insistent sur l’agressivité de Rome dès l’avènement de Shāpūr[36] : la défaite de Rome fut sanglante : Gordien tué au combat, Philippe l’Arabe contraint de négocier et Valérien fait prisonnier[37] ; en outre Rome fut contrainte de payer un lourd tribut[38], renouvelé sous Shāpūr II lorsque le chef de la frontière Baranush apporta le tribut en échange de l’évacuation des territoires occupés[39].
Et en effet, le tribut versé par Rome puis Byzance est le thème récurrent de ces rapports de force. D’ailleurs, Dārāb, le fils de Humāy et Bahman, commença sa carrière en se battant contre les Rūm, et tira sa légitimité de sa victoire et de leur soumission à verser un tribut[40].
Quelque trois cents ans plus tard, la guerre reprit, et on notera à nouveau la présentation équivoque des faits par Firdawsī. À la demande de Mundhīr l’Arabe[41], Khusraw Anūshīrwān (563-79) envoie une lettre sommant l’empereur de ne pas se mêler des affaires entre tribus arabes frontalières lakhmides alliés des Perses et ghassanides, des Byzantins ; l’empereur en question, Justinien, inquiète en effet le roi d’Iran par sa puissance, d’où cette provocation largement générée par les conflits entre tribus arabes[42]. Au cours de cette campagne mise en scène dans un des plus anciens Shāh Nāmeh [43] et centrée sur la prise de forteresses[44], Anūshīrwān s’empara d’Antioche de l’Oronte et déporta les habitants en Perse où il construisit pour eux une ville[45]. Les conséquences de cette victoire furent, entre autres, un lourd tribut versé par les Byzantins que l’auteur passe sous silence[46].
Les humiliations et agressions réelles ou imaginaires servent en permanence de cassus belli. Apprenant que l’empereur de Rūm était mort, sans doute Justinien, très affligé – peut-être en raison de la paix cinquantenaire –, Khusraw Anūshīrwān envoya un ambassadeur pour présenter ses condoléances à son fils[47]. Ce dernier – en réalité, son neveu Justin –, le reçut avec condescendance, ce qui provoqua la colère de Khusraw et sa volonté de soumettre les Byzantins. Il partit donc en campagne[48], provoquant leur réaction : la ville d’Alep fut mise à feu et à sang par les Rūm, « savants en machines de guerre »[49]. Puis les Rūm, en déroute, envoient une ambassade d’excuses cette fois pour mettre fin au conflit[50]. La fin du règne, et les négociations ou trêves au cours desquelles Anūshīrwān mourut, inaugurent bien la volonté des Byzantins de reconquérir les forteresses perdues alors que le Shāh Nāmeh parle, lui, de conquête de la Perse, en somme vingt années de guerres permanentes allaient marquer le règne d’Hormuzd[51].
Khusraw Parvīz (590-628) eut quant à lui des relations contrastées puisqu’il bénéficia dans un premier temps du soutien de Byzance sous le règne de Maurice en échange de concessions frontalières[52]. Puis il voulut venger la mort de Maurice tué par Phocas (602-610) et entra en Cappadoce où il s’empara de diverses places fortes puis, continua sur sa lancée malgré l’avènement d’Héraclius qu’il ne reconnut pas en 622[53]. Il s’empara de Jérusalem en 614 et là, entra en possession des reliques de la Sainte Croix, naguère retrouvée par Hélène, mère de Constantin[54]. Khusraw tenta même en 626 de s’emparer de la capitale Constantinople, événement passé sous silence par Firdawsī, mais disposant de nouveaux alliés au nord, les Bulgares, Héraclius bat Khusraw Parvīz à Ninive[55] ; le roi s’enfuit à Ctésiphon, mais son désir de vengeance contre ses généraux vaincus suscita un coup d’état à la faveur de son fils, Kavādh Khīruy, puis d’un usurpateur Shāhnavaz qui signa la paix avec Byzance en 629. Là encore, aucune scène de bataille ne fut peinte.
Curieusement, si Firdawsī insiste sur la nécessaire prééminence du roi des rois face aux Rūms, sur leurs responsabilités dans les guerres, on peut observer que la miniature médiévale valorise ces mêmes faits, sans doute marquants pour les imaginaires, alors que les scènes de batailles semblent réservées à la guerre contre Touran autrement plus noble puisque destinées à laver l’honneur des héros morts, Irāj, Siyāvush, guerre de surcroît revêtue d’un caractère manichéen : la lutte des tenants du Bien contre le Mal incarné et ses suppôts : Tūr, Afrāsiyāb, Arjāsp et leurs armées de dīvs et de sorciers. Le caractère prosaïque des relations Rūm / Perse centré sur le contrôle de la frontière, des forteresses, le versement du tribut ou les intrusions respectives des uns et des autres dans leur politique intérieure, donne à l’ensemble un caractère « historique », de normalité, entre deux voisins qui au long des siècles, s’admirèrent et se redoutèrent.
Le texte signale en outre quelques faits historiquement connus : les victimes expiatoires de ces conflits furent les chrétiens de Perse[56], dont le sort est évoqué en filigrane, parfois encouragés à s’installer en Perse lorsque Rome les persécutait[57] ou persécutés par le Shāh pour leur rôle supposé d’ennemis de l’intérieur[58]. Shāpūr par exemple, reprend possession de Nisibis, il se livra à une persécution systématique contre les chrétiens[59], et Anūshīrwān déporta ceux d’Antioche dont la ville fut rasée[60]. De même le commerce entre les deux états est à peine évoqué, sinon par le biais des Arabes bédouins.
2. Rūm, terre d’exil et d’initiation
Hors de portée des grands et des complots, dans un monde étranger par ses pratiques culturelles, bordé au nord par des ennemis (Huns, Khazars, Bulgares, etc.) et en Syrie – Palestine par les tribus arabes qui, elles, volent régulièrement au secours des princes d’Iran sans ressources, Rūm apparaît cependant comme une terre d’exil, voire d’initiation, du héros.
Le premier roi à s’y exiler est Gushtāsp que son père soupçonnait d’ambitions et de vanité ; il quitta d’abord la cour pour l’Inde après que son père lui eut refusé de partager de pouvoir[61], signe que ce territoire « hostile » aux Perses pouvait s’avérer un refuge pour un fugitif contrairement à l’Inde[62]. Il voulut traverser la mer pour rencontrer « l’empereur » et se fit passer pour un scribe. Il est évident qu’à l’époque supposée de Luhrāsp, Rūm n’était pas dirigée par un empereur ; le chef de la Lydie, Crésus[63], tout au plus, eût pu l’accueillir. La ville qui accueille Gushtāsp est ainsi Constantinople « capitale de césars », promue capitale éternelle[64], et dont la construction est attribuée à Salm ! Quant au souverain de Rūm, il est à titre perpétuel qualifié d’« empereur »[65]. Après avoir été refusé comme scribe à la chancellerie de l’empereur, il se rend dans le quartier des forgerons afin de se faire embaucher, mais sa grande force le dessert alors car il brise marteau et enclume. Cette scène est sans doute représentée[66] pour signaler la détresse et la force signe de noblesse du jeune homme avant qu’il ne soit recueilli par un prétendu descendant de Farīdūn[67].
Lors de son exil à « Constantinople », l’empereur voulut marier sa fille Kitābūn qui venait de faire un songe prophétique lui révélant le visage de son futur époux[68]. Elle le reconnut comme étant Gushtāsp parmi les individus venus ce jour au palais et lui posa le diadème sur la tête. Il accepta en raison de la beauté de la jeune fille, qualité appréciée chez les femmes byzantines et régulièrement célébrée par les auteurs orientaux[69]. Ignorant comme sa fille la noble ascendance de Gushtāsp, rempli de courroux, l’empereur songea alors à exécuter sa fille, mais, rendu à la sagesse, il préféra la lui accorder sans dot et la chassa pour ainsi dire du palais[70]. Cette curieuse réaction viendrait, comme l’explicite Gushtāsp, du choix par Kitābūn d’un époux étranger[71], soulignant le caractère xénophobe des Grecs puisque les premières guerres historiques « médiques » allaient fonder une rivalité millénaire[72].
Quoi qu’il en soit, le jeune homme dut vivre de la chasse pendant que le roi mettait en place une série d’épreuves destinée à sélectionner les prétendants de ses deux autres filles. La première serait de triompher d’un loup « grand comme un éléphant, dangereux comme un dragon et fort comme un crocodile », bref un monstre[73]. Incapable d’assumer cette tâche, Mirin, le premier prétendant, la confia secrètement à Gushtāsp qui fendit en deux le loup à deux cornes de Fasikūn, et ce à l’aide de l’épée qui naguère avait appartenu au fondateur de Rūm, Salm, scène abondamment illustrées dans le Shāh Nāmeh[74] ! La seconde épreuve fut la destruction du dragon Sekila, à nouveau confiée à Gushtāsp par le soupirant incapable[75]. Gushtāsp entreprit d’aller réclamer une reconnaissance officielle en affrontant publiquement lors d’une partie de polo, les deux bénéficiaires de ses exploits ; son beau-père l’empereur reconnut alors son erreur et lui demanda pardon tout en ignorant, son origine princière[76]. Puis Gushtāsp affronta enfin l’ennemi commun de Rūm et d’Iran, les Khazars et tua le prince Ilyās[77]. Les magnifiques exploits du prince suscitent enfin l’admiration et la confiance des Rūms qui lui permettent de reconquérir son trône, d’entrer en Perse en triomphateur, et de faire abdiquer Lushrāsp en sa faveur[78].
Rūm est également présenté comme une terre d’accueil pour Khusraw Parvīz en conflit avec son père. Alors que le prétendant Bahrām Chubīna vient de se proclamer roi à la mort d’Hormuzd, le fils de ce dernier, Khusraw Parvīz et ses proches s’exilent au pays de Rūm auprès de l’empereur Maurice[79]. Il y reçoit deux signes qui le confortent dans sa légitimité : les murs d’une cité qui refusait de l’approvisionner s’effondrent d’eux-mêmes à la suite d’un orage, puis un ermite chrétien lui annonce sa brillante destinée[80]. Par la suite, bien qu’acceptant la demande de Khusraw Parvīz de l’aider à reconquérir son trône, les Byzantins revenant à leurs travers, soupçonneux et méprisants, soumettent les Iraniens à une épreuve, sans doute afin de les tester cette fois dans le domaine des techniques ou des sciences occultes, en leur faisant croire qu’une figure animée était en réalité l’une des filles de l’empereur[81]. Cet automate semble bien ici rappeler les machines des salles du trône qui devaient impressionner et effrayer les visiteurs, tel le fameux trône décrit par Liutprand de Crémone[82].
Les aventures de ces deux princes mettent bien en évidence la méfiance des Rūms à l’égard de la culture perse ou iranienne, la volonté de tester les princes et leur entourage, mais aussi l’image de puissance véhiculée par l’empire romain puis byzantin et la conclusion de mariages, signes tangibles d’alliances parfois réussies.
3. Rencontres, diplomatie et les rapports pacifiques, un leurre ?
Les rapports pacifiques entre les deux nations sont cependant rares. Les alliances matrimoniales sont en tout et pour tout au nombre de trois sous le règne de Gushtāsp, Iskandar et Khusraw Parvīz. Quant aux ambassades, elles révèlent le plus souvent un soutien, ou une ingérence dans la politique intérieure et peuvent déboucher sur une crise.
Les rencontres entre empereurs et rois sont souvent fortuites et peu représentées, telles les rencontres entre Gushtāsp et César[83], puis l’empereur Julien et Shāpūr II et à Constantinople[84], celle exceptionnelle entre Dārā et Alexandre ; habituellement, les souverains n’entraient jamais en contact sinon via leurs émissaires[85]. Le cas d’Iskandar est un peu particulier puisque, assistant aux derniers instants de Dārā assassiné par ses gardes, incliné vers lui, il reçoit dans une scène équivoque, qui paraît à première vue très émouvante, la tête du roi reposant sur ses genoux (parfois le tenant le buste entre ses bras), ses dernières volontés. Il s’engage, entre autres, à épouser sa fille, scène fort répandue dans la plupart des Shāh Nāmeh puisque traduisant une pseudo-réconciliation après des siècles de conflits[86].
Dans les faits, la scène, en association avec le texte, dénonce la duplicité d’Alexandre qui fit assassiner Dārā après avoir soudoyé ses deux chambellans, lesquels paieront néanmoins le régicide de leur vie, acte confirmant le cynisme du souverain grec[87].
Les réceptions d’ambassades sont peu nombreuses et mises en scène de façon stéréotypée : le roi en majesté reçoit les ambassadeurs sans que les nombreux présents détaillés par le texte n’apparaissent : bijoux, joyaux et tissus brodés. Les ambassadeurs persans à la cour de César sont, eux, repérables par leurs turbans. Ainsi Khusraw Anūshīrwān reçoit son conseiller Mihr qui revient de Byzance accompagnés des envoyés de l’empereur Justinien, selon toute probabilité[88], avec lequel il négocia une paix de 50 ans et un lourd tribut en 562, plus que Tibère II avec lequel il était en pourparlers.
Quant à Khusraw Parvīz, il envoie des émissaires à Maurice qui accepte d’aider le jeune roi à reconquérir son trône[89]. Puis une seconde ambassade, byzantine cette fois, est figurée en retour à celle mandée par Parvīz pour annoncer sa victoire, ambassade au cours de laquelle il reçut des présents somptueux (vêtements d’apparat et une couronne), et quatre philosophes ; mais, les robes étant ornées de croix, Khusraw ne voulut pas les porter[90]. La version de Firdawsī diffère d’ailleurs sur ce point de celle de Tabarī : Khusraw aurait revêtu devant Théodose, la robe décorée d’une croix, suscitant l’indignation de sa cour[91]. Les scrupules exprimés par Parvīz selon Firdawsī relatifs au port de vêtements décorés de croix seraient à mettre en liaison avec la légende arménienne de la conversion du roi au christianisme sous l’influence de son épouse arménienne Shīrīn[92]. D’autre part, des philosophes grecs furent bien envoyés à la cour d’Iran mais sous Anūshīrwān[93].
Un peu plus tard, une autre ambassade aura un grand retentissement : en effet, après avoir annoncé à l’empereur la naissance de son fils Khīruy, il reçut en retour la demande de restitution de la Vraie Croix prise en mai 614 à Jérusalem[94], mais Khusraw refusa de la rendre par peur de se voir ridiculisé ou qualifié de chrétien par ses mawbadhs[95]. Cette ambassade ne pouvait cependant être mandatée par Maurice, mort en 602[96].
Les alliances matrimoniales furent parfois déterminantes pour symboliser les rapprochement entre les deux aires culturelles. C’est le cas du mariage de Kitābūn avec Gushtāsp, garant de la paix entre les deux nations[97]. Puis c’est, beaucoup plus tard à l’époque de Darius le grand, que ce dernier, fils de Humāy, scella l’alliance avec Rūm en épousant la fille de Failakus, Nāhīd[98]. Malheureusement, la jeune femme, souffrant de mauvaise haleine, se fit répudier et partit enceinte d’Iskandar, dans son pays[99] ; Iskandar devient donc roi de Rūm c’est-à-dire de Macédoine cette fois, et son conseiller, Aristote, est célébré pour sa sagesse[100]. Assistant aux derniers instants de Dārā, Iskandar recueille ses vœux, entre autres celui d’épouser sa fille Rushanak / Roxane pour que leur progéniture rayonne comme les premiers rois et héros et qu’elle redonne son lustre à l’Iran[101] ! Ces scènes de mariages princiers sont représentées, hélas tardivement, surtout à partir du XVIe siècle[102].
Khusraw Parvīz est le dernier à nouer une alliance matrimoniale célèbre quoiqu’apocryphe puisque l’empereur Maurice lui aurait donné sa fille Marie à l’occasion de leur alliance[103], épouse dont la tradition souligne la bonne influence mais qui périt selon la légende, assassinée par une concubine – également chrétienne – Shīrīn. En effet, d’après Firdawsī, venu chercher de l’aide auprès de l’empereur Maurice contre l’usurpateur Bahrām Chubīna [104], ce dernier la refusa dans un premier temps puis, après réflexion, il demanda à Khusraw Parvīz de renoncer au tribut et, en retour, il lui offrit en gage de paix la main de Maryam[105] et une aide militaire de 100 000 hommes[106].
Ces quelques remarques sur la représentation de Rūm permettent de resituer la place du monde occidental, c’est-à-dire hellénisé et chrétien, dans l’imaginaire d’une épopée persane, le Shāh Nāmeh, ce monde perçu comme belliqueux, et avec lesquelles des relations de confiance ne pouvaient être établies, mais aussi duquel la Perse soutira de lourds tributs et la reconnaissance d’une prééminence affirmée sur le monde oriental, Mésopotamie, Syrie, Palestine et Yémen, mais aussi Caucase. L’empereur est un interlocuteur de dignité presque égale dont on admire la puissance, la capitale, et qui peut parfois apporter aide, réconfort et soutien. Les scènes privilégiées des miniaturistes sont pacifiques ou mettent en scène des incidents anecdotiques que l’on peut traduire de deux façons : soit par une volonté de minimiser l’aspect occidental du Shāh Nāmeh, soit par la volonté de ne pas insister sur les conflits millénaires entre Orient et Occident, conflits ravivés à l’époque des croisades ; signalons que les Timourides, commanditaires du plus grand nombre de Shāh Nāmeh, eurent, de façon toute relative, besoin du soutien occidental contre le monde ottoman comme le traduit la présence d’observateurs occidentaux à Ankara lors de la capture de Bāyazīt, où les ambassades à la cour des rois Henri de Castille et Charles VI de France…
Sources
Base de données iconographiques des manuscrits suivants :
http://shahnama.caret.cam.ac.uk/shahnama.
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Dublin, Chester Beatty Library, 311, Herat, 1480
Dublin, Chester Beatty Library, persan 104, Bagdad, 1300
Dublin, Chester Beatty Library, persan 158, Herat, 1480, timouride
Dublin, Chester Beatty Library, persan 104, Bagdad, 1300
Dublin, Chester Beatty Library, persan 110, Shiraz, 1341
Dublin, Chester Beatty Library, persan 111, Tabriz, 1335
Dublin, Chester Beatty Library, persan 295, 1500, Khurasan
Ebrahimi Collection, 311, 1352
Istanbul, Topkapi Sarayi Museum, 311, Shiraz, 1330
Istanbul, Türk ve Islam Eserleri Museum, 1945, Yazd, 1451
Le Caire, Dar al-Kutub, Tarikh Farsi 73, A393
Leyde, Universitary Library, or. 494, Shiraz, 1437
Londres, B.L., Add. 18188, Shiraz, turkmène 1486
Londres, B.L., Add. 27257, Séfévide, 1590, Qazwīn
Londres, B.L., Oriental 1403, 1438, timouride
Londres, B.L., Oriental 12688, Mazandéran, timouride, 1446
Londres, Royal Asiatic Society, 1440, Herat
Londres, Royal Asiatic Society, 311, Herat, 1440
Manchester, John Rylands University, Ryl. Pers 9, style de Qazwīn, 1430
Manchester, John Rylands University, Ryl. Pers 910, Tabriz, 1518
Manchester, John’s Rylands University, Ryl. pers 909, 1650, Isfahan
Munich, Staatlische Museum für Volkekunde Munchen, 77-11-394, Shiraz, 1341
New York, Metropolitan Museum of Art, 4.24., Bagdad, 1300
New York, Metropolitan Museum of Art, 1974.290, Ispahan, 1335
New York, Metropolitan Museum of Art, 69.74.3, Bagdad, 1300
Oxford, Bodleain Library, m persan c 4, 1448
Oxford, Bodleain. Library, ms. Elliott 325, Turkman, 1494
Paris, B.n.F., ms. sup. persan 1280, Shiraz, 1490
Paris, B.n.F., ms. sup. persan 493, Shiraz, 1441
Paris, B.n.F., ms. sup. persan 494, Shiraz, 1444
Paris, B.n.F., sup. persan 490, Shiraz, Ispahan, 1604
Qawan al-dīn, Shiraz, 1341
Saint Pétersbourg, National Library of Russia, Dorn 332, Shiraz, 1460
Saint Pétersbourg, National Library of Russia, Dorn 329, Shiraz, 1333
Saint Pétersbourg, Institute of Oriental Studies, ms. 311, Est de l’Iran, 1440
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Notes
[2] J. Darmesteter, « Points de contact entre le Mahâbhârata et le Shah-Nameh », in Journal asiatique, 1887.
[3] Irāj assassiné par ses deux frères : Dublin, C.B.L., persan 111, Tabriz, 1335, Bria 06 ; Saint Pétersbourg, Dorn 332, Shiraz, 1460, fol. 16v ; Dublin, C.B.L., 311, Herat, 1480, fol. 25v, Oxford, Bodl. L., Elliott 325, Turkman, 1494, fol. 30v ; Manchester, John Rylands University, Ryl. Pers 910, Tabriz, 1518, fol. 34r.
[4] Irāj tué par l’un de ses frères, devant l’autre en majesté qui contemple l’exécution parfois devant des témoins : Russie, Saint Pétersbourg, Dorn 329, Shiraz, 1333, fol. 15v, Munich, Staatlische Museum für Volkekunde Munchen, 77-11-394, Shiraz, 1341, fol. 16v ; Ebrahimi Collection, 311, 1352, fol. 17r.
[5] L’un des frères tuant Irāj en présence ou non de témoins, Leyde, or. 494, Shiraz, 1437, fol. 24v ; Téhéran, Gulistan Museum, 2173, Shiraz, 1445 ; Londres, B.L., oriental 12688, Mazandéran, Timouride, 1446, fol. 36r ; Téhéran, Reza Abbasi Museum, 1971, Shiraz, 1449, fol. 53 ; Istanbul, Turk ve Islam Eserleri Museum, 1945, Yazd, 1451, fol. 25r.
[6] M. Mokri, Les frontières du nord de l’Iran, Caucase, Asie centrale, Mythologie, Histoire et mémoires, Paris, Geuthner, 2004, p. 78-165.
[7] C.E. Bosworth, « Rūm », E.I., Leyde, Brill, 1999, édition cédérom. Dans le Livre des catégories des nations, Ibn Sā’‘id al-Andalūsī explique bien la différence entre les Grecs anciens et le monde Rūm issu des Romains puis régi par les Byzantins, voir Libro de las categorías de las naciones, F. Maíllo Salgado (éd.), Madrid, Akal, 1999, p. 61 et 78.
Sur Byzance dans la géographie humaine du monde musulman, voir A. Miquel, La géographie humaine du monde musulman jusqu’au milieu du XIe siècle, 1975, réed 2001 EHESS, chapitre VIII, p. 381-481.
[8] Gushtāsp serait contemporain de Zoroastre dont les dates, rappelons-le sont toujours controversées, toutefois, l’histoire de Gushtāsp, qui remplace un roi tyran, Luhrāsp, ne peut manquer de rappeler les nombreuses versions de la biographies supposées de Cyrus, le fondateur de l’empire achéménide, voir P. Briant, Histoire de l’empire perse, De Cyrus à Alexandre, Paris, Fayard, 1996, p. 25-32.
[9] Sur tous ces aspects voir B. Dignas, E. Winter, Rome and Persia in Late Antiquity, Cambridge University Press, Berlin, 2001.
[10] Firdawsī, Shāh Nāma : Firdousi, Le livre des rois, Jules Mohl (trad.), 1876-1878, vol. 5, p. 56-57.
[13] Six occurrences dans la base iconographique de l’université de Cambridge qui propose une collecte des miniatures dédiées au Shāh Nāmeh dont les miniatures signalées ici: http://shahnama.caret.cam.ac.uk/shahnama.
[14] Firdawsī, Shāh Nāmeh, op. cit., vol. 5, p. 126-127. Sur l’Ibérie et l’Arménie et les influences sassanides, voir M.-L. Chaumont, « Conquêtes sassanides et propagande mazdéenne », Historia, 22, 1973, p. 666-709.
Dublin, C.B.L., persan 104, Bagdad, 1300, fol. 46 ; Paris, B.n.F., sup. persan 1280, Shiraz, 1490, fol. 342r.
[15] Sur les concepts d’empereur et de Roi des rois et les influences réciproques, voir B. Dignas, Rome, op. cit., p. 232-241. Voir aussi I. Shahid, « The Iranian Factor in Byzantium during the Reign of Heraclius », Dumbarton Oaks Papers, 26, 1972, p. 293-320 et E. K. Chrysos, « The Title Βασιλευσ in Early Byzantine International Relations », Dumbarton Oaks Papers, 32, 1978, p. 29-75 et R. N. Frye, « Byzantium and Sasanian Iran », Dumbarton Oaks Papers, 26, 1972, p. 361-362.
[16] On ne le retrouve dans aucune source occidentale, d’ailleurs Julien ne semble pas l’avoir rencontré.
[18]Firdawsī, Shāh Nāmeh vol. 5, p. 351 Shāpūr à la cour de César, Paris B.n.F., sup. persan 1280, fol. 377r.
[19] Il le reconnut d’après une coupe ornée de son portrait selon Mas‘ūdī, Les Prairies d’Or, Charles-Hadrien-Casimir Barbier du Meynard et Antoine Pavet de Courteille (trad.), revue et corrigée par Charles Pellat, Paris, Imprimerie Nationale, CNRS, vol. 1 : 1962, §605, p. 226, c’est l’empereur qui aurait envoyé un espion en Perse pour capter les traits du roi.
[22] Selon Tabarī, c’est une peau de bœuf, voir, Les prophètes et les rois : extrait de la Chronique, 1, Hermann Zotenberg (trad.), Sindbad, 1984, p. 199 et Mas‘ūdī, Prairies, op. cit., vol. 1, § 606, p. 227.
[23] D’après Ibn al-Nadīm dans le Fihrist, voir N. El-Cheikh, « Describing the Other to Get at the Self: Byzantine Women in Arabic Sources (8th-11th Centuries) », Journal of the Economic and Social History of the Orient, 40, 2, 1997, p. 230, note 17.
[28] Firdawsī, Shāh Nāmeh vol. 5, p. 370. Shāpūr et Valérien, Ebrahimi Collection, 311, 1352, fol. 299v ; Paris, B.n.F., sup. persan 493, 1441, fol. 380v, Paris, B.n.F., sup. persan 494, 1444, fol. 467v. Paris, B.n.F., sup. persan 1280, Shiraz, 1490, fol. 377r. Selon Tabarī, il eut le nez coupé pour porter sur son visage la marque de la captivité, Tabarī, Chronique, op. cit., p. 184.
[29] Cette dernière permit la prise de 27 cités B. Dignas, Rome, op. cit., p. 23, J. Gagé, « Comment Shāpūr a-t-il triomphé de Valérien », Syria, 42, 1965, p. 343-388 et E. Kettenhofen, Die Römisch-Persischen Kriege des 3. Jahrhundert n. Chr, Wiesbaden 1982 ; D. Levit-Tawil, « The Sassanian Rock Relief at Darabgird : A Re-Evaluation », Journal of Near Eastern Studies, 51, 3, 1992, p. 161-180, et fig. 3, p. 164.
[32] Mas‘ūdī fit la même confusion dans ses Prairies d’or, il explique § 744, vol. 2, 1965, p. 279 qu’il affronta Shāpūr Ier et fut tué d’une flèche. En revanche, d’après Tabarī, l’empereur fut fait prisonnier par Shapūr II et il le renvoya chez lui après lui avoir coupé les talons, Chronique, op. cit., p. 200. B. Dignas, Rome, op. cit., p. 82-83 souligne cette contradiction ou erreur des miniaturistes du Shāh Nāmeh liée au fait que seul Valérien fut prisonnier ; voir à ce propos pour le Shāh Nāmeh de Shāh Abbās, V. Enderlein, W. Sundermann, (éd.), Schahname – Das persische Königsbuch. Miniaturen und Texte der Berliner Handschrift von 1605, Leipzig, Weimar, 1988 p. 190.
[33] Ammien Marcellin, Histoires, livres XXIII-XXV, J. Fontaine (éd.), Paris, Les Belles Lettres, 1987, vol. IV, Livre XXV, 7-8, p. 174-176, Julien se lance au combat sans armure et reçoit un coup de lance dans le foie. L’identité du meurtrier fait toujours l’objet d’une controverse, voir G. W. Bowersock, Julien L’Apostat, Paris, Armand Colin, 2008, p. 147-148.
[34] Trebellius Pollion, Histoire Auguste, M. F. Legay (éd.), Paris, C.L. F. Panckoucke, 1844, chapitre III / Vies des deux Valériens, Valérien père : De J.-C. 253 – 259]En effet, Valérien fût vaincu par Sapor, roi des Perses, soit que ce fût un coup du sort, soit qu’il faille en accuser la trahison de l’un de ses généraux, qui, chargé de la conduite de la guerre, l’engagea dans des lieux où ni le courage ni l’habileté ne purent le sauver. Il tomba donc entre les mains de Sapor, qui, orgueilleux d’une si belle victoire, le retint prisonnier et l’accabla des plus indignes outrages, traitant un empereur romain comme le plus vil des esclaves.
[35] M.-L. Chaumont, « Co-régence et avènement de Shāpūr Ier », dans Mémorial Jean de Menasce, Louvain, 1974, p. 133-146.
[36] Voir les extraits des Res Gestae divi Saporis qui vont à l’encontre de l’histoire romaine, B. Dignas, Rome, op. cit., p. 77-78.
[37] E. Kettenhaufen, Die römische-persischen Kriege des 3. Jahrunderts n. Chr. Nach der Inschrift Shāpurs I. an der Ka’be-ye Zardosht, Wiesbaden, 1982, p. 97-126.
[47] Dublin, C.B.L., persan 295, 1500, Khurasan, fol. 424v. Ce fils est en réalité le neveu de l’empereur Justin II, Le monde byzantin, op. cit., p. 34
[48] Combat, Istanbul, TSM, 311, Shiraz, 1330, fol. 219r, Anūshīrwān met à sac la forteresse de Arayīsh-i Rūm, Londres, B.L., Add. 18188, turkmène, 1485, fol. 394v. les causes réelles de ce conflit furent en 572 le refus de payer le lourd tribut de 30 000 nomismata et la demande des chrétiens de Persarménie d’être protégés contre la conversion forcée au zoroastrisme.
[49] Firdawsī, Shāh Nāmeh, vol. 6, p. 413 Dans la réalité les habitants d’Apamée sont exilés, Le monde byzantin, p. 35-36.
[50] New York, MET, 34.24.3, Bagdad, 1300, fol. 252r. En fait la guerre se poursuivit sous les successeurs de Chosroès, Ibid., p. 36-37.
[51] Firdawsī, Shāh Nāmeh, vol. 6, p. 413-420 Il s’agit de la dernière guerre perse entre 602 et 610 qui voit la reconquête de la Haute Mésopotamie par les armées de Théodose bientôt contrées par celles de Khusraw Parvīz qui s’empare de la Syrie du nord, Le monde byzantin., p. 40-41.
[56] B. Dignas, Rome, op. cit., chapitre 7 : Religion : Christianity and Zoroastrianism, p. 210-231.
[60] Sur les persécutions sporadiques des chrétiens, voir A. Christensen, L’Iran, op. cit., p. 268, p. 281-283 et The Roman Eastern Frontier and the Persian Wars, part II, ad 363-630 : A Narrative Sourcebook, Michael H. Dodgeon, Samuel N. C. Lieu (éd.), New York, Routledge, 2002, p. 104-114.
[66] Manchester, John Rylands University, Ryl. Pers 9, 1430, Qazwīn style, fol. 118v.
Londres, B.L., oriental 1403, 1438, timouride, fol. 252r.
[72] Voir D. Lewis, Sparta and Persia, Leyde, Brill, 1977, et J. E. Sharwood, Greece and the Persians, Bristol, Bristol Classical Press, 1990.
New York, MET., 69.74.3, Bagdad, 1300, fol. 3, lion avec une grande corne unique et des ailes bleue semblable à un qilin, bondit vers le guerrier. New York, MET, 1974.290, Ispahan, 1335, fol. 23v, loup avec des ailes comme un griffon et derrière trois montagnes dont une laissant émerger une tête animale. Ebrahimi Collection, 311, 1353, fol. 215r, le lion bondit gueule ouverte avec deux ailes sur décor rouge. Le Caire, Dar al-Kutub, Tarikh Farsi 73, A393, fol. 164r, un lion gris unicorne brune avec des aspérités a reçu des flèches. Londres, B.L., oriental 1403, 1438, fol. 254r, un gros animal peu ressemblant. Istanbul, Türk ve Islam, 1945, Yazd, 1451, fol. 263r, il fend en deux l’animal.
[75] Firdawsī, Shāh Nāmeh, op. cit., vol. 4, p. 261. Dublin, C.B.L., persan 104, Bagdad, 1300, fol. 30.
Istanbul, T.S.M., 311, Shiraz, 1330, fol. 130v, un énorme dragon à dos flammé rouge dans une caverne noire. New York, MET, 1974.290, Isfahan, 1335, fol. 24r. Ebrahimi Collection, 311, 1353, fol. 216v, un dragon à corps mince avec deux cornes et une petit crête. Londres, B.L., oriental 1403, fol. 255v, un dragon à deux cornes et petite trompe noire, crache du feu. Londres, RAS, 1440, Herat, fol. 250v, 4 ailes,
Oxford, Bodl.L., persan c 4, 1448, fol. 272r. Dublin, C.B.L., persan 158, Herat, 1480, timouride, fol. 295v. Londres, B.L., Add. 18188, Shiraz, 1486 ; fol. 256v.
[81] Ibid., vol. 7, p. 99-103.
Istanbul, TSM, 311, Shiraz, 1330, fol. 260V ; Dublin, C.B.L., persan 158, 1480, Herat, fol. 528r.
[82] The complete works of Liudprand of Cremona, Paolo Squatriti (éd.), Washington, The Catholic University of America Press, 2007.
[85] F. Millar, « Frontiers and Foreign Relations, 31 B. C. to A. D. 378 », Britannia, 13, 1982, p. 1-23 et p. 14.
[86] Londres, B.L., or 1403, 1438, timouride, fol. 313v, Londres, RAS, 311, Herat, 1440, fol. 313v ; Téhéran, Reza Abbasi Museum, 1971, 1449, Shiraz, fol. 715, Istanbul, Türk ve Islam Eserleri Museum, 1945, Yazd, 1451, fol. 326r et Londres, B.L., Add. 18188, Turkmène, 1486, fol. 309v.
[88] A. Christensen, L’Iran, op. cit., p. 131 et The Roman Eastern, op. cit., p. 115-134.
Les envoyés de César devant Anūshīrwān : Dublin, C.B.L., persan 110, 1341, Shiraz, fol. 83r ; Dublin, C.B.L., Qawan al-dīn, Shiraz, 1341, fol. 274r ; New York, MET, 4.24., Bagdad, 1300, fol. 3 ; Paris, B.n.F., sup. persan 1280, 1490, fol. 465r ; Paris, sup. persan 490, 1604, fol. 392v : les ambassadeurs habillés en orientaux.
[93] A. Christensen, L’Iran, op. cit., p. 131 et H. H. Schöffler, Die Akademie von Gondischapur. Aristoteles auf dem Weg in den Orient, Stuttgart, 1979, p. 37-41.
[102] Londres, B.L., Add. 27257, Séfévide, 1590, Qazwīn, fol. 326v ; Manchester, John’s Rylands University, Ryl. pers 909, 1650, Isfahan, fol. 319v.