L’anthropologie moderne et les recherches sur l’imaginaire ont imposé la revalorisation de la notion de mythe. Ce dernier ne peut plus se définir aujourd’hui comme une image simplifiée et illusoire du réel, comme un mensonge et une erreur. Au contraire, le mythe apparaît comme un marqueur culturel qui permet de saisir sur le mode symbolique les contradictions, les tensions ou les utopies des sociétés. Dans le même esprit, l’imaginaire ne peut plus se définir comme un pur délire de l’imagination, mais comme une forme de pensée où le symbole remplace le concept. Si l’imaginaire n’est pas une pure illusion, comment définir alors l’illusion par rapport à l’imaginaire ? On pourra se souvenir que l’illusion est créatrice de connaissance. Les illusions d’optique ont permis de définir des lois scientifiques de l’optique. L’illusion ne peut-elle pas devenir féconde sur le plan de la pensée et de la création artistique et intellectuelle en général ? Quel rôle joue l’illusion dans les productions de l’imaginaire ? Toutes les formes d’illusions créatrices pourront être envisagées pour répondre à cette question : illusions verbales ou sensorielles, confusions et métamorphoses diverses, jeux sur les identités, les formes, les langages. Ce thème de méditation a rassemblé, lors d’un colloque déroulé du 23 au 25 septembre 2011, des chercheurs et enseignants de plusieurs pays, sous le partenariat de quatre centres de recherche sur l’imaginaire : le CRI de Grenoble, le « Myth Study Group » (UNISA, Afrique du Sud, dirigé par le professeur Hyacinth Sibusiso Madondo), « Phantasma » (Cluj-Napoca, CRI dirigé par le professeur Corin Braga), et le Centre de Recherche de l’Imaginaire « Speculum » de l’Université « 1 Decembrie 1918 » d’Alba Iulia, hôte du colloque.