Yiannis E. IOANNOU
Université de Chypre, Nicosie, Chypre
LA FRANCOPHONIE À CHYPRE
ET SA CONTRIBUTION À LA LITTÉRATURE/
Francophone literature in Cyprus
Abstract: This article attempts to give an assessment of the contribution of the Francophony in Cyprus in relation to the dialect and, in particular, to Cypriot literature. Having briefly recalled the history of a linguistic contribution that begins with some borrowings from French dating back to the Lusignan period, and arrives to the actual Cypriot dialect, we then evoke the presence of Rimbaud and his rather legendary impact, before presenting some French-speaking figures of the island, whose activity and work have left their mark on Cypriot culture. This francophone literature, sustained as soon as the Independence (1960) by a highly active French Cultural Centre, has allowed Cypriots to keep an open window into a world other than the sole Anglo-Saxon one that was perceived as the oppressor during almost a century.
Keywords: Cypriot literature, French influences, Rimbaud, Pavlos Valdasseridis, the Théodossis brothers, Yiorgos Filippou Piéridis
Les relations historiques attestées entre Chypre et la France remontent à 1192, date à laquelle la dynastie des Lusignans s’installe dans l’île pour y régner jusqu’en 1489. Malgré l’hellénisation progressive des descendants des Lusignans – dont le roi Pierre I (1359-1369)[1] en constitue un illustre exemple –, les Chypriotes avaient emprunté une foule d’éléments linguistiques au français de cette période. Aussi, le dialecte chypriote conserve jusqu’à nos jours bon nombre de mots français adaptés dans leur majorité écrasante, au système linguistique chypriote. Nous devons noter que ces termes, le plus souvent inconnus du grec moderne « standard » d’Athènes, véhiculent une authenticité chypriote profonde et marquent souvent la différence entre le parler citadin qui tende à les évacuer et celui des campagnes qui non seulement les conserve mais les maintient de surcroît en usage. Pour n’en citer que quelques exemples : « το φλαντζίν » provenant de flanc[2], « το βολίτζιν » provenant de volige[3], « η τσάμπρα – η τσαμπρού »[4] provenant de chambre appartiennent presque exclusivement au registre rural[5] et sont une marque d’une identité strictement chypriote par opposition au restant de l’hellénisme.
Il est vrai que la période ottomane ne compte pas parmi les plus fécondes pour ce qui est non seulement de la francophonie mais plus généralement des langues et de la culture[6] et ce, malgré ce que les voyages à Chypre de Lamartine, Rimbaud et autres hommes de lettres français pourraient laisser entendre. Les deux séjours effectués par Arthur Rimbaud (1878-79 et 1880), en dépit du caractère prosaïque et anecdotique des lettres adressées aux siens qui en sont apparemment le seul témoin, ont toutefois acquis une dimension symbolique et se sont incorporés à la mémoire intellectuelle collective de Chypre, excitant l’imagination des créateurs chypriotes. Ainsi Rimbaud a-t-il pu être désormais perçu comme l’éphèbe rebelle, l’aventurier insoumis tels les héros de l’indépendance chypriote soixante-dix ans plus tard et s’est transformé en un fougueux cycliste, pour témoigner à la fois du développement frénétique du tourisme chypriote et de la révolte du peuple chinois sur la place de Tien An Men[7].
Nous devons également mentionner le fait que la présence de Rimbaud a inspiré des poètes populaires[8], entrant dans la légende locale: le poète serait ainsi tombé gravement malade (fait en soi nullement improbable, si l’on se réfère à ses lettres) et se serait fait soigner par des villageois de Xylofagou, au sud-est de l’île. Toujours selon cette tradition, il portait dans son sac une somme importante d’argent qui correspondait aux salaires des ouvriers de la carrière qu’il n’avait pas eu le temps de payer. Après être resté couché, à moitié inconscient pendant trois jours, il avait fini par reprendre connaissance. Cherchant sa sacoche du regard, il avait trouvé l’argent intact ! Le poète populaire Petros Evangelou « qui nous accueillit à l’entrée du village de Xilofagou, à Chypre, avec une parole spontanée, mémoire renouvelée d’un autre accueil, celui que son aïeule fit à Arthur Rimbaud malade, et qu’elle nourrit et réconforta »[9], récite en vers et dans le dialecte chypriote l’histoire rapportée de bouche en bouche. Même si pour certains, la Chypre de Rimbaud n’était à l’époque « qu’un chaos de rocs…/… Pas de terre, pas de jardins, pas un arbre… »[10], sa figure exemplaire et la présence poétique de cet éternel adolescent ont fait vibrer une corde poétique particulière.
Il est malheureusement difficile d’établir, vu les conditions précaires des transports et autres infrastructures d’alors sur l’île, si Rimbaud avait croisé un autre poète, franco-chypriote lui, qui entre 1868 et 1874 était le Consul de France à Larnaca[11]. Fils du docteur Adolphe Laffon, médecin et Consul, de France d’abord, puis de Grèce aussi, à Larnaca, comme nous en informe le premier directeur de la mission culturelle française à Chypre Roger Milliex[12], Gustave Laffon voit le jour à Larnaca en 1835. Cet intellectuel polyglotte (outre le français, il lit l’anglais, le grec ancien et moderne et le turc), écrit et traduit de la poésie en grec et en français en marge de son activité consulaire. Il traduit entre autres des poèmes de Béranger, de Musset et de Moréas ainsi que l’Hymne à la Liberté de Dionyssios Solomos en français. Ces traductions des poètes français en grec revêtent une importance particulière compte tenu de la situation politique – Chypre fait partie de l’Empire ottoman jusqu’en 1878 – et s’inscrivent dans la grande vague d’influence de la pensée et des lettres françaises sur le monde hellénique. Poète à ses heures, Laffon publiait ses vers dans des journaux de Grèce et de Chypre : c’est ainsi que ce lectorat apprenait ses poèmes par cœur[13]. Bien que ses poèmes aient été publiés avant 1900, la seule publication disponible aujourd’hui est celle réalisée en 1915 à Nicosie[14]. La mort de Laffon à Constantinople en 1906 déclenche la publication, dans la presse chypriote, de « fervents articles nécrologiques »[15] évoquant ses doubles origines, ainsi que Laffon lui-même l’avait fait dans l’épitaphe (en grec) qu’il s’était souhaitée :
Sur mon tombeau
Je ne veux point de lettres d’or – ni ciselées
Deux mots seulement me suffisent – deux mots bienaimés
Ici repose Laffon-Français par la naissance –
Mais de la Grèce amant et admirateur fervent[16].
La littérature chypriote connaît au XXe siècle un essor considérable et offre des prosateurs et des poètes dont la renommée dépasse progressivement l’espace chypriote. La culture française est de plus en plus présente, directement ou indirectement, chez bon nombre d’auteurs connus, voire célèbres. Pavlos Valdasseridis, les frères Théodossis et Yiorgos Filippou Piéridis, véhiculent à travers leurs œuvres des influences françaises.
Valdasseridis (1892-1972), né à Larnaca, de même qu’Achille Emilianidis Theodossis Piéridis et d’autres, fait des études à Paris, ce qui lui permet de bien connaître la langue et la culture françaises. Influencé par Baudelaire, il publie en grec et en français, à Chypre, à Athènes et à Paris : polyvalence linguistique et éditoriale qui est en elle-même significative. À Paris, aux Éditions de la Revue Mondiale, il publie en 1929[17] le recueil Reçois mon cœur, ô vie, et en 1934 le recueil La Colonne Corinthienne aux Éditions Eugène Fiquière. En 1939, il publie à Athènes le recueil Offrande à Pomone (en français), aux Éditions Flamma et en 1948, il publie à Larnaca le recueil Quelques Poèmes, aux Éditions Scala. Comme le signale S. Béraud :
Paul Baldassare (pseudonyme français) s’est fixé un idéal esthétique et essaye d’atteindre un paradis sentimental et mystique. Il songe, en effet, à fuir son siècle et pense que l’Art éternel peut apporter une consolation aux âmes raffinées. Dans toutes ses œuvres, il exprime son angoisse métaphysique et son horreur de la condition humaine[18].
Théodossis Piéridis (1908-1968), né à Chypre, fait partie du groupe des intellectuels chypriotes d’Égypte. Éduqué au lycée français du Caire, il poursuit ses études de lettres à la Sorbonne. Il a publié une vingtaine de recueils[19] en grec, mais a écrit et traduit en français. Les archives du poète que nous avait confiées son frère, le prosateur Yiorgos Philippou Piéridis, contiennent en effet un nombre important de poèmes directement écrits en français ou traduits en français par le poète lui-même, qui laissent poindre des influences des poètes engagés de la lignée socialiste. À titre d’exemple de cette poésie chaleureuse et profondément humaniste, reproduisons ici un rare témoignage d’un épisode sanglant et occulté de l’histoire récente française[20], dans la traduction française effectuée par son auteur, le poème « Maurice Lurot », qui d’après une note a été « composé en hommage aux martyrs de la liberté tombés à Paris, sur la place de la Nation, le 14 juillet dernier (1953) » et « a été diffusé par ‘Ce soir en France’ le jour des obsèques des sept patriotes assassinés. La traduction a été assurée par l’auteur »[21].
Maurice Lurot !
Je viens à peine d’apprendre ton nom.
Il vient à peine de sortir tout chaud
du gosier palpitant de la radio.
Le sang sur le pavé de la Nation
Vient à peine de prendre à mes yeux
Sa forme finale.
Mais toi depuis des jours,
Tu voguais déjà vers l’immortalité
En compagnie des six aigles d’Afrique.
Maurice Lurot,
Les étendards grecs
Se penchent jusqu’à terre
Sur ton passage.
Et moi
le plus humble de tes frères d’armes,
moi qui ne suis
qu’un simple poète grec,
je m’agenouille sur ton passage,
grand aigle de ma douce France.
Adieu camarade aigle de France
Adieu camarades aux ailes brisées.
Mais l’aigle n’est pas l’oiseau de la défaite
L’aigle est le signal de la victoire.
(Th. Piéridis, 20 juillet 1953).
Le frère du poète, Yiorgos Philippou Piéridis (1904-1999) est l’un des prosateurs les plus éminents de la littérature chypriote moderne, et l’un de ceux qui contribuèrent à ce que cette littérature soit étudiée par des critiques et des chercheurs hors les frontières de l’île. Comme l’ont constaté le professeur Yiorgos Savidis et d’autres chercheurs[22], il appartient à l’école du réalisme critique et son œuvre se nourrit des problèmes sociopolitiques de Chypre et de l’Égypte. C’est dans ce pays où, comme son frère, il avait passé une quarantaine d’années, y avait appris le français et s’y était laissé influencer par Guy de Maupassant[23] qu’il lisait dans l’original. Il a publié un roman et six recueils de nouvelles dont trois sont traduits en français aux éditions Praxandre[24]. Il est par ailleurs intéressant de lire son témoignage sur le statut de la langue française en Égypte, à l’occasion d’une mobilisation pacifiste devant les prémices de la montée du fascisme en Europe :
Devant cette menace, apparut en Europe un mouvement pour la paix qui rassembla beaucoup d’ouvriers de l’esprit, des personnalités de la science, de la pensée et de l’art, avec pour résultat que se formèrent partout diverses organisations dont le but était la mobilisation des peuples pour la préservation de la paix et l’éloignement du péril de guerre. En écho à ce mouvement, des groupes de progressistes fondèrent en Égypte l’Union Pacifiste avec des branches au Caire, à Alexandrie et à Port-Saïd.
L’Union était internationale connue sous le nom français de « Ligue Pacifiste ». La langue française continuait à être celle généralement parlée par les étrangers, et la langue étrangère la plus connue des Égyptiens. C’était aussi la langue officielle des Tribunaux Mixtes. On peut dire qu’elle était en quelque sorte la langue internationale d’Égypte[25].
Mais ce groupe d’intellectuels chypriotes francophones d’Égypte qui, une fois rapatriés, ont renforcé la francophonie dans les cercles intellectuels et artistiques de l’île, ne s’épuise pas avec les auteurs que nous avons mentionnés. À ceux-là, il faudrait ajouter les noms d’Eugénie Paléologue Petrondas, Glafkos Alithérsis, Maria Rousia et bien d’autres. Plus récemment aussi, parmi les auteurs chypriotes francophones qui continuent d’exercer une influence considérable sur les lettres chypriotes, citons, à titre d’exemple, les noms de Iréna Ioannidou Adamidou et de Klitos Ioannidis. Et avant de clore cet article, on ne saurait manquer de rappeler l’importance de la présence de l’helléniste, hellénisant et philhellène Roger Milliex comme premier Conseiller Culturel de l’Ambassade de France à Nicosie. Fondateur et animateur dynamique du Centre Culturel Français, Milliex est aussi le fondateur de la première et seule bibliothèque française dans l’île jusqu’à la création de l’Université en 1992. Cette bibliothèque, qui desservait et dessert toujours la communauté francophone de Chypre, contient entre autres des ouvrages rares et précieux, témoins des nombreux échanges franco-chypriotes. La contribution de Roger Milliex au maintien de la francophonie existante et à son développement a été décisive et durable.
Si, outre la place occupée par la présence française dans les lettres chypriotes, nous souhaitons en mesurer la contribution identitaire, de la légende rimbaldienne de Xilofagou aux Chypriotes francophones actuels, alors force est de constater que, à partir du tournant du XXe siècle, la relation et le contact du monde intellectuel chypriote avec une culture autre que celle ottomane ou britannique permettaient d’une part d’éviter la soumission totale au monde de l’occupant, et d’autre part, de se forger librement une pluralité, fût-elle limitée, dans le choix et les représentations du monde. Une orientation qui, entre autres, contribuera à transformer les Chypriotes en fervents partisans de l’adhésion de l’île à l’Union Européenne, en tant qu’elle signifie aussi un désenclavement du monde anglo-américain.
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[1] Voir à ce propos, la langue employée par Leontios Machairas dans sa célèbre Chronique datant du XVe siècle, in Sylvain Béraud, La culture française dans l’espace chypriote, Nicosie : Publication du Service Culturel du Ministère de l’Éducation de Chypre, 1990 , pp. 75, 78-83. Si Béraud peut en inférer (p. 78) que « sur les cent soixante mots repérés, une dizaine, aujourd’hui, demeurent encore en usage », il convient de nuancer ce recensement qui ne reflète pas la réalité. Dans le parler rural en effet, un nombre important de mots d’origine française demeure encore en usage, ce qui laisse présumer que le volume originel était sans doute bien plus important. La pièce de théâtre Πέτρος Α΄ [Pierre 1er] de Panos Ioannidès, Nicosie 1991, constitue une très louable tentative de restitution de la langue de l’époque des Lusignans.
[5] Jim Davy, Yannis Ioannou, Anna Panayotou, « French and English loans in Cypriot diglossia », in Chypre hier et aujourd’hui, Lyon, Travaux de la Maison de l’Orient Méditerranéen, no: 25, 1996, pp. 127-136.
[6] Voir S. Béraud, op. cit. Voir également Paul et Anna Pouradier Duteil, Chypre au temps de la révolution Française, Nicosie, Publication du Ministère de l’Éducation de Chypre, 1989 ; Pitsa Galazi, Le bel Arthur ou Arthur Rimbaud à l’île de Chypre, Nicosie, Éditions Onissilos, 1991 ; Recueil poétique de 75 pages.
[7] Lefkios Zafiriou, « Il souffle un vent de tous les diables », traduit en français par l’auteur de cet article, L’Ivre Caravane, Paris, Éditions Bleu Outremer, 1993.
[10] Kyriakos Charalambidis, Le meurtre sacré d’Arthur Rimbaud, Arthur Rimbaud ou le voyage poétique, Toulouse, Tallandier, Collection In-Texte, 1992, p. 87.
[12] Roger Milliex, « Esquisse d’une biographie de Gustave Laffon (1835-1906) », Actes du premier colloque cyprologique, Nicosie, 1973, pp. 221-236.
[14] Γουσταύου Λαφφόν, Τα Άπαντα, Εκδότης Ριχάρδος Βαρζίλης, Εν Λευκωσία Κύπρου 1915. [Gustave Laffon, Œuvres Complètes, Nicosie, Éditeur Richard Barzilis, 1915].
[20] Voir à ce sujet l’ouvrage récent de Maurice Rajsfus, 1953, un 14 juillet sanglant, éditions Agnès Viénot éditions, Collection Moisson Rouge, 2003, 237 p. « Le 14 juillet 1953, comme chaque année depuis 1936, le Parti communiste et la CGT organisent une grande manifestation de rue pour célébrer les valeurs de la République et les idéaux de la Résistance. Mais ce mardi-là, un important cortège de travailleurs algériens s’est formé, qui scande “Non au colonialisme” et – pour la première fois – “Nous voulons l’indépendance ! ”. Place de la Nation, les forces de l’ordre chargent violemment. Les Algériens résistent, des policiers tirent alors dans le tas, tuant six jeunes ouvriers algériens et un métallurgiste français, syndicaliste CGT. Et de cet épisode, pas de trace dans la mémoire officielle de la Préfecture de Police » (Source : Bibliomonde http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=2644)
[21] Ces précisions figurent sur le manuscrit, juste après le titre avec, en bas de la page, une autre précision rédigée au stylo disant que le poème « avait été envoyé de Bucarest par Yiannis Kritikos en 1972 ». Cette note appartiendrait au frère du poète, Yiorgos Ph. Piéridis.
[22] Démosthènis Theodorescos, « Les principaux axes de l’œuvre de Yiorgos Philippou Piéridis », Néa Epochi, no : 1, 1994, p. 11.
[23] À l’occasion du centenaire de la mort de Guy de Maupassant, Piéridis consacre un article à l’auteur français, « Yiorgos Philippou : Piéridis – Guy de Maupassant », Néa Epochi, no: 3, 1993, pp. 17-18. À noter qu’il avait déjà publié des essais sur Maupassant (1980) et sur Romain Rolland (1973). Pour plus de détails, consulter l’étude de Leftéris Papaléondiou, « Essais savants d’un prosateur », Néa Épochi, no: 283, hiver 2004-2005, pp. 13-20.