Ionel Buşe
“La fille de la mythologie”. Mythe et littérature
Les scénarios narratifs du mythe se prolongent, dans l’opinion de Mircea Eliade, dans la littérature (nouvelle, récit, roman), dans des formes nouvelles provenant d’une structure générative de l’imagination constitutive au psychique humain : “On sait bien que la littérature, orale ou écrite, est la fille de la mythologie et qu’elle hérite de ses fonctions : raconter des aventures, raconter ce qui s’est passé de significatif dans le monde”1. Cela se vérifie, entres autres, par le besoin existentiel de l’homme d’écouter des récits. On peut considérer comme révélateurs en ce sens les exemples que le savant donne en invoquant le livre de J. Biemel sur la condition humaine dans le camp de concentration2. Celui-ci montre que tous les prisonniers d’un dortoir ont réussi à survivre (alors que dans d’autres dortoirs ils en mouraient chaque semaine 10 à 12 hommes), parce qu’ils écoutaient chaque soir une vieille femme raconter des contes. Ainsi avaient-ils trouvé une possibilité de transcender la condition humaine, en s’assurant la survivance par le monde de l’imaginaire. “Le sens de ces expériences est, selon moi, claire : elles confirment le besoin organique de l’homme de rêver ; autrement dit, le besoin de mythologie. Au niveau onirique, la mythologie veut dire surtout narration consistant dans la représentation d’une suite d’épisodes épiques ou dramatiques. C’est ainsi que l’homme, soit en état de veille, soit en état de rêve (dans la modalité diurne ou nocturne de l’esprit) prouve le besoin d’assister à des aventures et à des événements divers, de les écouter sous la forme de narration ou de les lire”3. On pourrait dire en ce sens que l’homme est un être qui raconte ou, mieux, qui imagine des événements dépassant les limites du possible. Toutes ces figures de l’imaginaire créées par l’homme à partir d’un besoin interne de dépasser ou de recréer le réel, sont fascinantes par leurs univers de significations. L’historien des religions et l’écrivain sont également confrontés à des univers imaginaires divers, à des structures diverses de l’espace sacré et à des niveaux divers du temps mythique. L’œuvre littéraire “crée son propre univers et la création de tels mondes imaginaires par des moyens littéraires peut être comparée aux processus mythiques. Parce que chaque mythe raconte l’histoire d’une création, raconte comment quelque chose a commencé à exister – le monde, la vie ou les animaux, l’homme et les institutions sociales. En ce sens on peut parler d’une certaine continuité entre le mythe et la création littéraire, parce que tous les deux racontent la genèse d’un nouvel univers”4, c’est ce que Michel Meslin exprimait par le fait que “le mythe veut en effet montrer… l’union entre le divin, le monde et l’homme”, mais étant un langage sur les dieux il apparaît comme une désacralisation en devenant un œuvre d’art – et c’est le cas pour Homère de même que pour Hésiode5. Ou, selon les termes de Jean-Jacques Wunenburger: “Le paradoxe de l’art est pourtant que le mythe ne devient créatif que dans la mesure oů il commence à faire l’objet d’une démythologisation”6.
En assumant les fonctions du mythe, la littérature conserve en même temps, sous des formes propres, non seulement les thèmes mythiques, mais aussi les grands drames de l’homme. Les archétypes my-thiques survivent dans les grands romans modernes: “les thèmes mythiques des Eaux Primordiales, de l’Île Paradisiaque, de la Quête du Saint-Graal, de l’initiation héroïque ou mystique, etc., dominent encore la littérature européenne moderne. Très récemment le surréalisme a marqué un essor prodigieux des thèmes mythiques et des symboles primordiaux”7. Mircea Eliade met ainsi en évidence la structure initiatique oů l’on rencontre une typologie du rituel dans laquelle il s’agit toujours “d’une «Quête», longue et mouvementée, d’objets merveilleux, qui impliquent, entre autres, la pénétration du héros dans l’autre monde”8.
La survivance camouflée des “traditions initiatiques” dans les sphères des univers imaginaires, tels les créations littéraires et artistiques, est exprimée par ce que le savant roumain nomme la dialectique de la dissimulation du sacré dans le profane. L’incapacité de l’homme contemporain “à saisir le mystère de camouflage du sacré en le profane”9, est la conséquence d’un processus de désacralisation du monde auquel la littérature fantastique s’oppose (dans des formes spécifiques), tout en offrant au lecteur la possibilité d’une initiation trans-historique. Le fait que la littérature populaire – et surtout le conte auquel Mircea Eliade se réfère souvent dans ses études – peut être interprété dans une perspective similaire à celle des rituels initiatiques, n’est pas surprenant. Il considère que “le conte répète, sur un autre plan et avec d’autres moyens, le scénario initiatique exemplaire. Le conte reprend et prolonge «l’initiation» au niveau de l’imaginaire.”10 Et cela parce que l’initiation n’est pas un comportement exclusif de l’homme des sociétés traditionnelles, mais elle est constitutive de la condition humaine. L’existence de l’homme “se constitue par une suite ininterrompue d’«épreuves», de «morts», et de «résurrections», quelles que soient d’ailleurs les termes dont le langage moderne sert pour traduire ces expériences (originairement religieuses)”11.
La nostalgie pour une expérience équivalente de type initiatique, comme processus de régénération, est présente, selon la conception de Mircea Eliade, dans l’intelligence de l’homme moderne, surtout dans la littérature, dans la peinture et dans l’art cinématographique; et cela parce que les symboles et les scénarios initiatiques survivent dans l’inconscient, notamment dans les rêves et dans les univers imaginaires. Cette nostalgie pour les épreuves initiatiques comme pour toutes les figures archaïques de l’imaginaire, apparaît dans les œuvres littéraires et elle est présente aussi dans la création littéraire de l’écrivain Mircea Eliade, car elle “révèle le désir de l’homme moderne d’un renouvellement définitif et total, d’une renovatio qui puisse transmuer l’existence”12.
L’idée que certaines révélations primordiales n’ont pas pu disparaître est soutenue par le fait que l’homme même est intégré dans un univers cosmique auquel il participe sans tenir compte du fait qu’il en est, ou non, conscient. Le rythme cosmique transgresse son existence propre et ce fait lui offre la possibilité d’avoir accès aux sources. La littérature, considère Mircea Eliade, représente l’une de ces voies d’accès. L’écrivain remarque d’ailleurs qu’une série de chercheurs interprètent à présent les créations littéraires dans la perspective de l’histoire des religions: “mythe, rituel, initiation, héros, mort rituelle, régénération, nouvelle naissance, etc., font partie maintenant de la terminologie fondamentale d’une exégèse littéraire”13.
Une exégèse mythico-symbolique de sa littérature fantastique ne peut pas par conséquent éviter les fragments sacrés, même s’il s’agit d’un sacre ignoré, camouflé et dégradé, et cela parce que la fonction mythique – favorisant la sortie du temps réel – engage la situation – même de l’homme dans le monde et, par conséquent elle ne peut être négligée ni par les philosophes, ni par les théologiens, ni par les moralistes.14
L’équilibre spirituel de Mircea Eliade, selon son aveu-même, nécessaire pour tout type de créativité est assuré par l’oscillation entre la recherche scientifique et l’imagination littéraire – deux bonnes consciences – celle qui appartient au monde diurne et celle qui accepte le côté nocturne de l’âme15. En ce sens Mircea Eliade écrit : “… ma philosophie représente l’homme éveillé en moi, la littérature représente, en plus, mon univers imaginaire, onirique”16.
On pourrait dire que pour créer de la littérature fantastique, le philosophe doit se déphilosopher et par le biais de l’imaginaire se réphilosopher. Le premier aspect n’est dans ce cas qu’une métamorphose qui ne détruit pas les énergies du philosophe, mais les oriente et en même temps les sensibilise de nouveau. La philosophie nous rend adultes trop vite et nous cristallise dans un état de maturité.
L’expérience de la création littéraire assure au savant une compréhension plus profonde de certaines structures du sacré, et à son tour, l’imagination littéraire utilise, le plus souvent, d’une manière inconsciente des matériaux ou des sens qu’il avait étudiés en tant qu’historien des religions17. Le rôle que l’imagination a dans la science est similaire à celui qu’elle a dans l’acte artistique, considérait Mircea Eliade. En ce sens, “la littérature pourrait être, elle aussi, un instrument de connaissance, dans la mesure oů l’imagination relève des dimensions ou des aspects difficiles à soupçonner de la condition humaine”18.
Le problème de la condition humaine posé par Mircea Eliade, par la création de quelques personnages ayant des qualités intellectuelles, préoccupés en permanence de découvrir des significations profondes de l’existence, est inclus dans sa théorie concernant le caractère inconnaissable du miracle. Selon cette théorie, “après l’Incarnation le transcendent se camoufle dans le monde ou dans l’histoire en devenant ainsi inconnaissable (…) La présence d’une sacralité inconnaissable dans la réalité profane représente l’élément d’unité de mon œuvre écrite”19.
Mircea Eliade parle aussi d’une analogie structurale entre les horizons de signification relevés par les phénomènes religieux et les messages de signification exprimés dans les œuvres littéraires. Tout comme le sacré, par une hiérophanie, est dans une égale mesure révélé et camouflé dans le profane, de même dans les œuvres littéraires, les valeurs humaines significatives et exemplaires prennent corps (en se camouflant) dans des épisodes et des personnages concrets, historiques. L’investigation et la compréhension des significations exemplaires et universelles des œuvres littéraires sont un fait analogue à la récupération des phénomènes du sacré, parce que le sacré, selon Roger Caillois, “est ce qui donne la vie et ce qui ravit, c’est la source d’oů elle coule, l’estuaire oů elle se perd”20.
De même que René Guénon21, Mircea Eliade croit que l’homme moderne doit retrouver sa relation avec l’homme archaïque – la possibilité humaine d’échapper à la terreur de l’histoire. Ainsi aurait-il encore la chance unique de l’expérience du sacré inhérente à la manière d’être de l’homme dans le monde. L’homme moderne “garde encore au moins certains résidus d’un comportement mythologique. Les traces d’un tel comportement mythologique se décèlent aussi dans le désir de retrouver l’intensité avec laquelle on a reçu ou connu, une chose pour la première fois; de récupérer le passé lointain, l’époque béatifique des « commencements »”22.
L’idée de Mircea Eliade est que certaines fonctions de la pensée mythique sont constitutives à l’être humain et elles ne manquent pas d’objectivité quand elles créent un univers irréel. Ou, comme écrivait Ernest Cassirer: “Le mythe est objectif parce qu’il n’est pas un reflet d’une existence donnée et qu’il est une manière particulière de construire qui permet à la conscience d’échapper et de s’opposer à la simple réceptivité des impressions sensibles”23.
Ce qui intéresse l’écrivain Mircea Eliade c’est qu’au niveau de la lecture il y une fonction mythologique qui provoque une rupture de la durée, une sortie du temps du lecteur – l’homme moderne. En ce sens “la sortie du Temps opérée par la lecture (…) est ce qui rapproche le plus la fonction de la littérature de celle des mythologies”24. Toute création artistique, poétique et linguistique suppose donc l’abolition du temps, de l’histoire et a la tendance de retrouver la situation paradisiaque primordiale lorsqu’on créait spontanément, lorsqu’il n’y avait pas la conscience du temps ou la mémoire de la durée temporelle. Celle-ci a la signification de la répétition d’une cosmogonie quand “le Temps était régénéré, il recommençait en tant que Temps sacré, car il coïncidait avec l’illud tempus oů le Monde était venu pour la première fois à l’existence”25. Mircea Eliade parle même d’une formule adaptée de nouveau à la conscience moderne du mythe, de la mythologie.
L’homme moderne se trouverait ainsi dans une situation limite à cause de l’état d’aliénation provoqué par l’univers pragmatique quotidien, état qui impose un besoin de compensation, qui trouve satisfaction sur le plan de la fiction littéraire. L’homme ne peut pas vivre dans une seule dimension – celle de la rationalité : “Un homme uniquement rationnel est une abstraction ; il ne se rencontre jamais dans la réalité. Tout être humain est constitué à la fois par son activité consciente et par ses expériences irrationnelles. Or, les contenus et les structures de l’inconscient présentent des similitudes étonnantes avec les images et les figures mythologiques”26.
L’espace et le temps mythiques et rituels sont des complexes imaginaires symboliques qu’on rencontre dans les rituels de la culture archaïque subordonnés à la dialectique sacré-profane, expérience irréductible de l’homme religieux. Bien que l’homme non religieux, l’homme moderne soit indifférent à l’égard de la sacralité, même pour lui il y a des événements uniques, des lieux saints, qui lui relèvent une autre réalité que celle à laquelle il participe par l’expérience quotidienne. On a créé ainsi en littérature des véritables mythophilosophies du paradis perdu, du dépassement de la condition humaine, soit à partir de la tradition judéo-chrétienne, soit à partir d’éléments non chrétiens, archaïques, de la culture universelle.
D’ailleurs, selon l’avis de Mircea Eliade, dans la prose des écrivains américains du XIXe siècle, par exemple, on peut identifier une nostalgie adamique, une aspiration pour le primordial, qui témoigne d’un type archaïque de mentalité, résistant à l’histoire et exaltant la sacralité de la vie. En fait, considérait l’écrivain, la renaissance de la poésie et du roman est due à la redécouverte des fonctions du mythe, des symboles religieux et des comportements archaïques. En ce sens, il avoue que ce qu’il fait dans ses recherches scientifiques n’est pas tout à fait étranger à la littérature, tout au contraire: “Il se pourrait que mes recherches soient considérées un jour une tentative pour retrouver les sources oubliées de l’inspiration littéraire”27. Peut-être exprime-t-il une invitation aussi, une invitation à lire son œuvre scientifique comme un roman ou comme un conte. D’ailleurs, il croit que seul le roman convient à son talent en tant que genre littéraire et que seul le roman peut l’exprimer entièrement.
La littérature peut donc trouver une source inépuisable dans les mythes, les ri-tuels, les mystères, les rêves, les jeux. Etudier les mythes, cela veut dire chercher le scénario des événements sacrés, ce qui est une sorte d’aventure essentielle dans l’univers imaginaire. La littérature mythique à laquelle se rattache l’univers imaginaire archaïque est au fond une quête (spirituelle) qui peut devenir “l’aventure mythique d’une écriture initiatique”28. Dans ce cas la littérature exige à son tour un lecteur initié dans une “lecture mytho-critique”, selon la dénomination donnée par Gilbert Durand, ou dans une “lecture initiatique” selon Simone Vierne29. Le but de cette lecture serait de déceler les mythes cachés dans le texte littéraire.
Le mythe est un système dynamique de symboles et d’archétypes, qui se réalise dans un récit30. La lecture symbolique suppose un essai de décodage des éléments mythiques de la création littéraire, par l’interprétation des images littéraires qui signifient autre chose si on les rapporte à ce qu’elles sont en apparence. Dans le tissu du texte littéraire, le mythe a une préexistence sacrée. C’est là qu’interviennent les éléments d’un symbolisme ontologique. Étant polyvalent, le mythe peut se rapporter à l’idée de modèle du monde. Au niveau symbolique, le mythe est inclu dans l’art – ses structures sont incorporées dans la légende, le conte, la ballade, le roman, etc. Il acquiert un nouveau sens en tant que forme du “redire”, il offre des nouvelles significations et devient un acte de culture.
Les œuvres de fiction de Mircea Eliade, commencent en général par des événements profanes, pour suggérer ensuite la continuité des événements sacrés. Bien qu’il utilise souvent son érudition d’historien des religions lorsqu’il écrit de la littérature, l’écrivain se situe, comme nous le disions auparavant, dans un autre univers, qu’il nomme onirique et dans lequel les rapports avec les personnages sont de nature imaginaire et non pas critique. C’est là qu’il plonge dans le rêve et dans le jeu, récupérant une dimension archaïque par sa propre création, car “l’homme crée par le jeu et réalise cette dimension du rêve oů règne la liberté absolue, oů les catégories de l’existence sont négligées et le destin est supprimé”31. Par cet univers imaginaire le créateur de littérature moderne, dans la conception de Mircea Eliade et contrairement aux théories du Nouveau Roman, doit identifier la présence du transcendant dans l’expérience humaine. En ce sens, la littérature fantastique est la plus justifiée pour renaître par la réinvention et la redécouverte des mythes dans des réalités épiphaniques. L’écrivain roumain n’ignore pas la réalité, mais il cherche une nouvelle relation avec celle-ci (par la création fantastique), en cherchant dans ses souterrains les symboles qui situent l’homme dans une autre posture envers l’histoire et envers soi-même. Sans doute est-il l’un des plus grands créateurs de mythes de notre époque, “un mystagogue des lettres, un créateur conscient et parfois ludique d’énigmes”32. Toute sa littérature fantastique, pleine d’éléments mythologiques et ludiques, de symboles, de mystères, de rêves, est envahie par les obsessions du savant Mircea Eliade, qui président le message chiffré destiné à ne jamais être compris dans sa totalité par le lecteur. En ce sens, l’observation d’Ioan Petru Coulianou semble être la plus vraisemblable à l’égard de l’ironie de l’écrivain cryptographe: “Eliade est un créateur de mythes par l’incapacité des autres de déchiffrer son récit”33. Il imagine des mystères et invites les autres à le suivre, tout comme le sage hindou. Il crée des symboles et les offre au lecteur initié pour qu’il les déchiffre, des symboles qui l’aident à avoir accès vers l’universel. Mais, selon Mircea Eliade, à la différence de l’homme archaïque, l’homme moderne, en perdant la capacité de vivre le symbole d’une manière consciente, en subissant une chute jusqu’aux profondeurs de l’inconscient, a besoin d’un anamnesis essentiel. Il doit redécouvrir la croyance au symbole. “C’est grâce aux symboles que l’homme sort de sa situation particulière et s’«ouvre» vers le général et l’universel. Les symboles éveillent l’expérience individuelle et la transmuent en acte spirituel, en saisie métaphysique du Monde”34.
Si la fonction du mystagogue Mircea Eliade est d’instruire et d’accompagner, il doit être en possession d’un art de l’initiation – une technique spéciale de compréhension des phénomènes du monde, qu’il nomme la technique de la quête des sens et des significations de l’existence – la science nommée herméneutique35. En même temps, celle-ci est une technique de la délivrance et de la survivance, elle est la seule créatrice de sens. Dans la littérature, la démarche herméneutique de l’écrivain est celle d’un cryptographe, destinée non pas à décoder mais à produire des mystères. La condition de son efficience est, d’une manière paradoxale, de ne pas dévoiler le mystère. “Le Graal est vraiment un facteur de sens, d’élévation morale et d’équilibre tant que sa quête dure: au moment oů il est trouvé – c’est-à-dire quand la faculté herméneutique n’est plus exercée – il est facteur de mort.”36.
Notes
1 Mircea Eliade, Încercarea labirintului, Ed. Dacia, Cluj-Napoca, 1990, p. 141.
2 Mircea Eliade, ”Imaginaţie literară şi structura sacrului”, in Viaţa românească, n° 3, Mars, 1987, pp. 65-71.
3 Mircea Eliade, ”Imaginaţie literară şi structura sacrului”, p. 69.
4 Ibidem.
5 Michel Meslin, Pour une science des religions, Seuil, 1973, trad. roum. Ed. Humanitas, Bucureşti, 1993, p. 258.
6 Jean-Jacques Wunenburger, ”Le mythe à l’œuvre ou le discours voilé des origines” in vol. collectif Art, mythe et création, Ed. Le Hameau, 1988, p. 13.
7 Mircea Eliade, Mythe, rêves et mystères, Gallimard, Paris, 1997, p. 35.
8 Mircea Eliade, La nostalgie des ori-gines, Gallimard, Paris, 1996, p. 198.
9 Mircea Eliade, Fragments d’un journal, Gallimard, Paris, 1981, vol. II, p. 242.
10 Mircea Eliade, Aspects du mythe, Gallimard, Paris, 1963, p. 247.
11 Ibidem, p. 248.
12 Mircea Eliade, La nostalgie des ori-gines, p. 206.
13 Ibidem, p. 202.
14 Michel Meslin, op. cit., p.270.
15 Gaston Bachelard, La poétique de le rêverie, P.U.F, Paris, 1960, trad. roum. – fragment in Dialectica spiritului ştiinţific modern, par Vasile Tonoiu (Introduction), Ed. Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1986, p. 26.
16 Mircea Eliade, ”Scriu în limba română – limba în care visez” in vol. collectif d’entretiens Sub semnul întrebării, Ed. Cartea Românească, Bucureşti, 1978. p. 243.
17 Voir Mircea Eliade, Imaginaţie literară şi structura sacrului, p. 67.
18 Ibidem, p. 68.
19 Mircea Eliade, Scriu în limba română, p. 244.
20 Roger Caillois, L’homme et le sacré, Gallimard, Paris, 1950, p. 183.
21 René Guénon considère nécessaire un changement radical de la mentalité moderne afin de comprendre la logique du symbolisme traditionnel. Elle consisterait dans la “ restauration de l’intellectualité vraie et de la tradition doctrinale…”; (“La réforme de la mentalité moderne” in Symboles de la Science sacrée, Gallimard, Paris, 1962, pp. 9-14). Mircea Eliade n’accepte pas cependant l’opinion de René Guénon qui refuse totalement l’intellectualité et la culture occidentale moderne (voir L’Épreuve du Labyrinthe, p. 170).
22 Mircea Eliade, Aspects du mythe, p. 232.
23 Ernest Cassirer, La philosophie des formes symboliques, Minuit, Paris, 1970, p. 31.
24 Mircea Eliade, Aspects du mythe, p. 234.
25 Mircea Eliade, Le sacré et le profane, Gallimard, Paris, 1965, p. 73.
26 Ibidem, p.178.
27 Mircea Eliade, Încercarea labirintului, p. 141.
28 Eugen Simion, Sfidarea retoricii, Ed. Cartea Românească, Bucureşti, 1985, p. 146.
29 Voir Simone Vierne, ”La littérature sous la lumière des mythes” in Cahiers de l’Herne, n° 33, 1978 (consacré à l’œuvre de Mircea Eliade), pp. 350-354.
30 Gilbert Durand, Structurile antropologice ale imaginarului, Ed. Univers, Bucureşti, 1977, p. 75.
31 Mircea Eliade, Solilocvii, Ed. Humanitas, Bucureşti, 1991, p. 49.
32 Ioan Petru Culianu, Mircea Eliade, Cittadela Editrice, Assisi, 1978, trad. roum. Ed. Nemira, Bucureşti, 1995, p. 158.
33 Ioan Petru Culianu, op. cit., p. 159.
34 Mircea Eliade, Le sacré et le profane, p. 179.
35 Voir Adrian Marino, Hermeneutica lui Mircea Eliade, Ed. Dacia, Cluj-Napoca, 1978, trad. en français, 1981.
36 Ioan Petru Culianu, op. cit., p. 257.