Plus de 50 ans déjà se sont écoulés depuis que Gilbert Durand a publié son volume fondamental Les structures anthropologiques de l’imaginaire et a créé le Centre de Recherche sur l’Imaginaire de Chambéry. La première génération de chercheurs qui ont structuré et développé le concept et les méthodes de l’imaginaire (Gaston Bachelard, Gilbert Durand, Mircea Eliade, Henry Corbin, Roger Caillois, etc.) a été relayée par une deuxième génération, qui se trouve maintenant à sa complète maturité créatrice: Claude-Gilbert Dubois, Jean-Jacques Wunenburger, Philippe Walter, Joël Thomas, Gerard Peylet, Lucian Boia, Jean-Pierre Sironneau, et bien d’autres. Le réseau des CRI, bien que souffrant en ce moment des réformes universitaires, a pris une ampleur mondiale, comptant plusieurs Centres et groupes en Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Pologne, Roumanie, Israël, Japon, Mexique, Argentine, Brésil, Afrique du Sud, etc. Les temps changent, les mentalités aussi, et les recherches sur l’imaginaire sont parties dans des directions qui évoluent avec l’époque, incorporant les innovations de la cybernétique et des réalités virtuelles, des médias globaux, de la postmodernité.
Considérés par Gilbert Durand comme structures anthropologiques, les régimes de l’image se retrouvent théoriquement partout, dans la vie sociale et la psychologie collective, dans l’histoire, dans les religions, la littérature, les beaux-arts. Si l’on accorde à Platon que la reine des disciplines de l’esprit reste la philosophie, il revient à un philosophe, Jean-Jacques Wunenburger, de donner une « philosophie des images ». Fondateur du Centre Gaston Bachelard de recherches sur l’imaginaire et la rationalité de Dijon, Jean-Jacques Wunenburger a remis en question les rapports entre imagination et raison, pour redéfinir la place que cette « folle du logis » (si ingratement traitée par les philosophes classiques) occupe dans la grande maison des fonctions de la connaissance.
Ce volume des Cahiers Echinox est un hommage aux contributions que Jean-Jacques Wunenburger a apporté à la connaissance de l’« arbre aux images » et de la « raison contradictoire ». Il comporte plusieurs volets, qui représentent une partie des domaines et des concepts explorés par le philosophe : l’imaginaire, le mythe, l’utopie, la rationalité. Chaque volet combine deux intentions, analytique et émulative : études et commentaires dédiés aux travaux de Jean-Jacques Wunenburger sur les thèmes respectifs; textes en son honneur, « mélanges Wunenburger », écrits dans son sillage, utilisant ses méthodes et éclaircissements conceptuels.
Cher maître, veuillez recevoir la chaleureuse gratitude de vos collègues, amis et disciples !
Corin Braga
Plus de 50 ans déjà se sont écoulés depuis que Gilbert Durand a publié son volume fondamental Les structures anthropologiques de l’imaginaire et a créé le Centre de Recherche sur l’Imaginaire de Chambéry. La première génération de chercheurs qui ont structuré et développé le concept et les méthodes de l’imaginaire (Gaston Bachelard, Gilbert Durand, Mircea Eliade, Henry Corbin, Roger Caillois, etc.) a été relayée par une deuxième génération, qui se trouve maintenant à sa complète maturité créatrice: Claude-Gilbert Dubois, Jean-Jacques Wunenburger, Philippe Walter, Joël Thomas, Gerard Peylet, Lucian Boia, Jean-Pierre Sironneau, et bien d’autres. Le réseau des CRI, bien que souffrant en ce moment des réformes universitaires, a pris une ampleur mondiale, comptant plusieurs Centres et groupes en Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Pologne, Roumanie, Israël, Japon, Mexique, Argentine, Brésil, Afrique du Sud, etc. Les temps changent, les mentalités aussi, et les recherches sur l’imaginaire sont parties dans des directions qui évoluent avec l’époque, incorporant les innovations de la cybernétique et des réalités virtuelles, des médias globaux, de la postmodernité.
Considérés par Gilbert Durand comme structures anthropologiques, les régimes de l’image se retrouvent théoriquement partout, dans la vie sociale et la psychologie collective, dans l’histoire, dans les religions, la littérature, les beaux-arts. Si l’on accorde à Platon que la reine des disciplines de l’esprit reste la philosophie, il revient à un philosophe, Jean-Jacques Wunenburger, de donner une « philosophie des images ». Fondateur du Centre Gaston Bachelard de recherches sur l’imaginaire et la rationalité de Dijon, Jean-Jacques Wunenburger a remis en question les rapports entre imagination et raison, pour redéfinir la place que cette « folle du logis » (si ingratement traitée par les philosophes classiques) occupe dans la grande maison des fonctions de la connaissance.
Ce volume des Cahiers Echinox est un hommage aux contributions que Jean-Jacques Wunenburger a apporté à la connaissance de l’« arbre aux images » et de la « raison contradictoire ». Il comporte plusieurs volets, qui représentent une partie des domaines et des concepts explorés par le philosophe : l’imaginaire, le mythe, l’utopie, la rationalité. Chaque volet combine deux intentions, analytique et émulative : études et commentaires dédiés aux travaux de Jean-Jacques Wunenburger sur les thèmes respectifs; textes en son honneur, « mélanges Wunenburger », écrits dans son sillage, utilisant ses méthodes et éclaircissements conceptuels.
Cher maître, veuillez recevoir la chaleureuse gratitude de vos collègues, amis et disciples !
Corin Braga