Adriana Carrijo
Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil
adrianacarrijo@terra.com.br
Francimar Arruda
Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil
arruda.franci@gmail.com
Y-a-t-il un fondement ontologique du Mal?
Does Evil Have an Ontological Foundatio?
Abstract : These reflections, that place a special emphasis on Nietzsche’s philosophy, aim at showing the fundamental paradox that permeates good and evil, and does so differently from the moral-metaphysical tradition that developed since the Pre-Socratic philosophers and, principally, since Plato, some thinkers, like Heraclitus et Empedocles, and Nietzsche et Freud, see in the so-called oppositions between good and evil; goodness and wickedness, justice and injustice, truth and non-truth, rather a relation of inclusion, passage, interchange, intertwining, and continuous interplay.
Keywords: Friedrich Nietzsche; Sigmund Freud; Good; Evil; Paradox.
En 1886, Friedrich Nietzsche publie Par delà le Bien et le Mal (1). Mais à quoi vise cet ouvrage auquel le philosophe a ajouté le sous-titre Prélude d’une philosophie de l’avenir ? On peut noter que si la métaphysique dérange Nietzsche à ce point, c’est parce que lui aussi est à la recherche d’un par delà comme fondement des valeurs. Ceci parce que son fondement de valeurs est totalement différent de celui qu’avaient construit la métaphysique et la morale traditionnelles. Autrement dit, le par delà que Nietzsche combat gît sur le dualisme ou l’antithèse entre le bien et le mal, alors que la réalité que le philosophe revendique se situe, précisément, par delà cette opposition même, c’est-à-dire, par delà Bien et Mal, comme le précise le titre de l’original allemand de ce texte, Jenseits von Gut und Böse.
En effet, chercher un fondement, une unité ou une synthèse qui transcende deux valeurs considérées opposées ou contradictoires serait, dans la vision de Nietzsche, un symptôme typique des forces nihilistes de la décadence se manifestant par le ressentiment, la rancune, l’épuisement et la négation de tout ce que la vie possède de beau, de fort, de puissant, de fertile, de sensuel, de terrible et de cruel. Or, ce à quoi le philosophe de l’avenir aspire, ce qu’il poursuit et défend, c’est justement un par delà Bien et Mal et, par conséquent, par delà vrai et faux, conditionnel et inconditionnel, beau et laid, imaginaire et réel, juste et injuste, c’est-à-dire, par delà les antinomies qui nous appartiennent et nous constituent.
Cette dynamique des forces de bien et mal se trouve déjà dans les développements réalisés par la physique et la cosmologie de l’école ionienne, ainsi que dans la doctrine d’Empédocle d’Agrigente qui vécut entre 495 et 434 av. J-C. Cet auteur a composé un poème riche en figures et images où il expose la doctrine des quatre éléments ou, comme il l’appelle lui-même, « la quadruple racine de l’être : le feu, l’air, l’eau et la terre ». Aucun de ces quatre éléments n’a priorité sur l’autre, aucun ne provient d’un autre, parce qu’étant également éternels, ils se trouvent à la base de toutes les choses. Et toutes les choses diminuent ou croissent à proportion qu’elles se réunissent, se séparent et se disposent dans des imbrications multiples, variées et toujours recommencées. Mais si tout changement n’intervient que grâce à un processus de combinaisons et de dissociations, c’est parce qu’il y a deux puissances actives changeant constamment le cours de ces éléments : d’une part, celle qui les réunit quand ils sont séparés ou sur le point de se dissocier totalement, et d’autre, celle qui les désagrège quand ils sont en train de se réunir ou sur le point de se fondre dans un tout chaotique et amorphe. La première de ces deux puissances est appelée philia, soit entente, amitié, amour. La seconde est nommée neikos, soit, mésentente, inimitié, haine. À travers une liste qui ne connaît ni trêve ni fin, entente et mésentente disputent – pour certaines interprètes, en alternance – la prépondérance et la domination sur la vie ou le sort des hommes et des femmes, des animaux, des végétaux, du royaume inorganique, bref, de tous les êtres.
Par delà le Bien et le Mal, par delà les antinomies
Après ces considérations, nous pouvons reprendre le problème qui depuis le début s’est trouvé au centre de ces réflexions, à savoir, les relations entre bien et mal, la revendication nietzschéenne d’une philosophie qui va, paradoxalement, par-delà les oppositions que la tradition morale de l’Occident a confrontées à ces deux valeurs.
En effet, il est curieux de constater que dès le premier paragraphe de Par delà Bien et Mal le philosophe revient à la question de la volonté de vérité ou plus précisément des valeurs et des forces agissant à la base de cette même volonté. Pourquoi donc voudrions-nous avant tout le vrai et non pas le non-vrai, l’incertitude, l’ignorance ?
Ces questions forment, pour ainsi dire, le prélude au leitmotiv qui traversera cet ouvrage. Peut-être, c’est pour cette raison que ces mêmes questions se prolongeront et se préciseront dans le paragraphe suivant, qui condense, anticipe et annonce la préoccupation que Nietzsche essayera d’éclaircir et de surmonter. Il s’agira pour lui de détruire le vieux vice de la métaphysique consistant à établir des oppositions par rapport aux valeurs différentes, et à chercher pour les choses considérées comme supérieures une origine qui émane directement de la chose en soi. Selon Nietzsche, les questions sous-jacentes à ce vieux préjugé convergeraient toutes vers ce point commun : comment est-il possible qu’une chose naisse de son contraire ? Par exemple, la raison de l’irrationnel, le sensible de l’inerte, la logique de l’illogique, la contemplation désintéressée du désir, l’altruisme de l’égoïsme, la vérité de l’erreur.
Ces mêmes interrogations que le disciple de Dionysos reprendra et mettra en dérision depuis le début du second paragraphe de Par delà le Bien et le Mal se montrent comme des symptômes par lesquels on reconnaîtra les métaphysiciens de tous les endroits et de tous les temps. Car elles trahissent la croyance fondamentale de toute prétention, de toute intention et de toute finalité métaphysiques, c’est-à-dire, la croyance à l’opposition des valeurs. Ainsi, c’est par cette sauvegarde qu’il conclut son diagnostique :
Serait-il même possible, encore que ce qui constitue la valeur de ces bonnes et vénérables choses consiste précisément à être, de la manière la plus insidieuse, apparentées, liées, tramées avec ces choses mauvaises, apparemment opposées, et peut-être à être égales dans leur essence. Peut-être ! (3)
Cette même imbrication entre bien et mal, cette même interdépendance des bons et des mauvais instincts, Nietzsche la confirme en montrant que d’un même sol et des mêmes racines peuvent pousser le bien et le mal, le nuisant et le bénigne, le moral et l’immoral, les vices et les vertus, l’égoïsme et le dépouillement (4). De sorte qu’entre les bonnes et les mauvaises actions il n’existe pas de différence d’espèce, d’essence ou de nature, mais plutôt une différence de degré, de quantité, de nuances et de transition. « Les bonnes actions sont de mauvaises actions sublimées ; les mauvaises, des bonnes actions tournées à la grossièreté, à la bêtise ». (5). Encore mieux, la méchanceté est la condition même, le sol et l’engrais favorables d’où pousse continuellement, s’épanouit et fleurit un monde plus varié, plus puissant, plus terrifiant, plus merveilleux, riche d’interprétations nouvelles et inattendues. Certes, le philosophe considère-t-il que cette image est aussi fausse que celle qui lui est opposée, celle de l’homme bon, même si elle a prédominé pendant de longues périodes de l’histoire et ainsi, a fait poussé ses racines, les plongeant dans le plus profond du monde, de l’existence, de nous mêmes. (6)
Comme on peut l’apercevoir, l’interprétation de Nietzsche concernant la dualité des concepts de bien et de mal rejoint les doctrines développées par Héraclite et Empédocle. Ainsi, comme on le sait, pour ces penseurs bien et mal se trouvent à la base de toutes choses, ce binôme étant le socle de l’existence et de l’Être. Pour Empédocle, notamment, l’être n’est être que dans la mesure où philia et neikos, l’entente et la mésentente et tant d’autres antinomies ne cessent de disputer la suprématie sur le monde par l’arrangement et le réarrangement, l’agrégation et la désagrégation, l’imbrication et la rupture, la réunion et la séparation. Mais au delà de l’éternel conflit et de la tension créatrice qui caractérisent ces philosophes présocratiques, on note précisément chez Nietzsche une fusion entre tension/roideur se révélant par une joie débordante du détruire et du reconstruire, de la volupté d’anéantir et d’ériger à nouveau les ruines. Le créateur est un destructeur, c’est le refrain que Nietzsche ne se fatigue pas de répéter. Parce que sans cruauté, l’art n’existerait pas, la création n’existerait pas, la transfiguration n’existerait pas, et, par conséquent, ni le monde ni l’existence ne seraient embellis, justifiés. Car l’art même est sublimation, c’est-à-dire, transformation, transgression et répétition d’une jouissance qui a sa fin en elle-même.
Chez l’homme, créateur et créature sont réunis : chez l’homme il y a de la matière, des fragments, de l’excendent, de l’argile, du lime, de l’insensé, du chaos ; mais chez l’homme il y a aussi un créateur, un formateur, la dureté du marteau, la divinité de l’expectateur et le septième jour ; comprenez-vous cette opposition ? (7)
Les nouveaux créateurs que Nietzsche entrevoit à l’horizon sont les philosophes de l’avenir. Ces philosophes sont des sculpteurs, parce qu’ils apportent le marteau, mettent en pièces les anciennes tables de valeurs, écrivent sur la pierre, taillent et modèlent la matière et ainsi, ils agissent sur la résistance, les limites. Mais ils auscultent, touchent et sondent les idoles, y identifiant les failles, le faux tintement qu’elles produisent. Il s’en suit que leur contradiction repose sur ceci qu’elles créent en détruisant, qu’elles anéantissent en même temps qu’elles bâtissent, construisent, recréent. Donc, ce serait plus précis de parler non pas de construction ou de destruction mais de construction/destruction manifestant la volonté de créer, plasmer, forger, remodeler, purifier et transfigurer indéfiniment. Ainsi les oppositions entre bien et mal et toutes les antinomies référées ci-dessus seraient-elles abolies une fois pour toutes, ou, comme le voulait le philosophe, reléguées au ridicule. En effet, après avoir exalté la théorie qui affirme l’interdépendance des bons et des mauvais instincts (7), après avoir misé sur celui qui aurait le courage de faire dériver les bons instincts des mauvais, de considérer les instincts de haine, envie, convoitise et domination comme des instincts essentiels à la vie, Nietzsche avertit :
D’autre côté, si votre navire a été dévié jusqu’à ces parages, alors courage ! Serrez les dents ! Ouvrez les yeux ! Tenez la main ferme le gouvernail ! Nous naviguons droit par delà la morale. (8)
La morale est le sens majeur que Nietzsche développe dans son très beau texte Ainsi parlait Zarathoustra, ce personnage persan ayant été le premier à avoir vu dans la lutte de bien et mal la véritable force motrice du cours des choses. Ainsi le veulent la perspective et la méthode fondamentales de Nietzsche, dont la philosophie se situe paradoxalement par delà bien et mal. Une philosophie qui crée pour autant qu’elle détruit, parce qu’elle construit en rasant, en anéantissant et en transformant, mais à partir du dedans. Cette topographie interne, endogène, révèle le lieu de la condition de possibilité de toute action, bonne et mauvaise. Donc, c’est de ce dedans que l’on peut établir un fondement ontologique du Mal. Car les rituels et les topographies exogènes ne font que corroborer le fondement de ce dedans, d’où les actions et les projections émergent. Il y a ainsi un autre regard sur cette topographie intérieure qui renforce la philosophie de Nietzsche et présuppose cette dimension première et matricielle du sens des actions. Il s’agit de la psychanalyse freudienne qui, avec ses spécificités, débouche sur la mer du non-rationnel, des pulsions, c’est-à-dire, par delà la morale.
La psychanalyse comme rupture épistémique et la déconstruction d’un sujet apollinien
La Psychanalyse en tant qu’effort de thématisation du réel prétend à être un vortex fidèle jusqu’au point où c’est possible, de la réalité humaine, bien entendu, se référant à un lieu et à un moment historique déterminé.
La psychanalyse surgit dans la modernité comme une rupture épistémique interrogeant la vérité supposée du discours anatomopathologique. Le discours médical, en tant qu’effort d’objectivation du réel, s’est heurté à l’hystérie. Ce fait a eu lieu compte tenu de sa nature rebelle, une nature qui résiste à la parole, exigeant pour ainsi dire l’écoute.
Le modèle médical repose sur la nosologie, aboutissant par là à la nosographie. Le médecin cherche, à travers l’anamnèse, les symptômes qui caractérisent un syndrome, un trouble. Le présupposé de la médecine est ainsi le savoir sur le corps. Cependant, le savoir médical advient d’un corps mort. Le cadavre est le corps idéal pour la médecine, le socle sur lequel elle construit et affirme son savoir. Le savoir médical s’appuie donc sur un corps qui ressemble au sol où il est né, soit, un corps mort, un corps objet servile. Le cadavre est l’expression du silence, il est un corps muet, un corps qui se prête à l’« écoute », c’est le corps par excellence de la projection.
Dans l’hystérie, c’est le corps qui parle. Le vacarme hystérique ne coïncide pas avec les canons de la médecine car il dérange et fait du bruit, interfère dans l’ordre immaculé de la médecine. L’hystérie est le reste, l’inutile. C’est la parole démesurée, en déconnexion ; c’est la parole non encadrée. L’hystérie est l’arrogance de l’hysteron, de l’utérus et donc, par conséquent, l’arrogance du féminin face à une logique apollinienne et patriarcale. Le féminin est, par excellence, la transgression du naturel. C’est un être « abandonné », vu que nous sommes précipités dans un monde sujet à des intempéries sans aucune sauvegarde sinon la parole. La femme est son meilleur représentant, compte tenu du fait que c’est à l’homme de traduire la nature, relevant cette traduction comme la trahison de la nature. Le symptôme hystérique, pour la psychanalyse, est la vérité sur le sujet. C’est la clef lui permettant d’accéder au refoulé. Le symptôme indique le site de ce qui avait été banni du discours conscient, il pointe vers les vérités calcifiées.
Ainsi, en ce qui concerne la vie animique, éliminer le symptôme équivaut à éliminer la possibilité de désirer, d’éliminer du corps le désir la concupiscence, à avorter la vérité, à investir dans un sujet apollinien, construit-tressé-tramé-lié par des projections de synthèses imaginées, fondées sur des antinomies récurrentes. Car le symptôme pour la médecine est une erreur : il indique la présence de thanatos dans le corps. L’exercice médical exige pour ainsi dire la correction, l’élimination du symptôme, il exige l’élimination de la complexité du sujet et de l’inconstance de ses synthèses et vérités. La vérité pour la psychanalyse est à la fois dévoilement et voilement. Le mot est la vérité en psychanalyse, une vérité inexorablement polysémique. Il ne s’épuise pas dans ce qu’il montre mais au contraire dans ce à quoi il renvoie. Le mot résulte d’un réel qui s’ouvre et d’où exhalent des vapeurs sulfureux, silencieux. La vérité est insidieuse, elle est le mal même qui désigne l’homme comme sujet éloigné de l’Éden. Le mot traduit la force sans pitié qui nous laisse seuls avec notre vérité. Ce sont eux, les mots, qui empêchent notre retour à une unité idéologique supposée, à une nature stérile. La vérité est la solitude incarnée. L’homme est la solitude du désir. La rupture de cette solitude est mise en évidence dans le retour au texte original, à la mort. La vie est donc un duel solitaire, duel dont on sait par avance qui en sera le gagnant. La victoire, c’est la « recollectivisation », c’est le retour à l’inorganique. La vie est l’incarnation de l’entêtement, être en vie c’est être têtu, c’est être par delà bien et mal.
L’alètheia est cet entêtement. Le Léthé est la solitude constituante. La psychanalyse serait, dans ce sens, une espèce d’outil, une arme agraciée à l’héros pour accomplir son destin. Car elle révèle que la condition unique pour l’oubli c’est le souvenir. L’oubli, comme Platon nous le rappelle, c’est la mort. Dans ce sens, la psychanalyse est une ressource pour qu’un jour nous puissions « bien oublier » pour « bien mourir ».
La perversion comme condition humaine : des possibles enlacements entre la philosophie de Nietzsche et la psychanalyse de Freud
Freud soutient que l’homme a surgi à partir de phénomènes naturels. L’événement majeur concerne l’essor des hominidés dans la période du pléistocène. L’ère glaciaire et ses rudes épreuves auraient déterminé la découverte de la mort. Comme une conséquence directe de cette expérience, la sexualité génitale devient une menace car elle implique le risque de la procréation. La libido qui jusque chez les pré-hominidés connaissant un flux continu jusqu’à la génitalité, ne pouvait plus désormais atteindre cette primauté. De plus, Freud suppose que la libido ait rétrocédé à ce site de la pré-génitalité n’offrant aucun risque de procréation. Alors surgit la tâche d’un errant, d’un être anxieux pour chercher ce qu’il ne pourra jamais trouver, telle une satisfaction pulsionnelle. L’homme est donc, pour ainsi dire, un être pervers. Pervers pour avoir été le résultat d’écarts, car il naît d’un écart de l’instinct (9).
Pressée par la sensation de manque, d’absence, surgit alors d’une façon décompassée et sauvage, l’alétheia. C’est de la même manière que surgissent aussi les idéologies d’origine, les dualismes fanatiques, les antinomies fondamentales et inexplicables. Dans ce sens, nous comprenons que la sociabilité n’est possible que sous l’égide des processus secondaires. Ceci est le prix de l’hominisation. Autrement dit, la secondarisation consiste dans la domestication de la « libre décharge de l’énergie ». L’homme est un être destiné à l’atermoiement, condamné au mécontentement, à la jalousie, à l’envie, au désir biaisé, à la volonté de puissance et de pouvoir faire et désirer le Mal sans devoir le qualifier ainsi ou se disqualifier (10).
Car la pulsion est interdite chez nous ou plutôt sa manifestation. La sublimation de la haine, de la rage et de la différence peut dès lors passer dans la fabrication de cosmologies, philosophies, idéologies et politiques de domination. Et l’autre : que serait l’autre ? L’autre serait le lieu de représentation de notre désir en même temps que l’interdiction de sa réalisation.
Notes
1. Nietzsche, F., Obras Incompletas, São Paulo, Abril Cultural, 1978.
2. Dumont, J. P. (éd.), Les écoles présocratiques, Paris, Gallimard, 1991, Frag. B LIII.
3. Almeida, R. M. de, Nietzsche e o Paradoxo, São Paulo, Loyola, 2005, p. 144.
4. Nietzsche, F., Obras Incompletas, São Paulo, Abril Cultural, 1978.
5. Nietzsche, F., Humano Demasiado Humano, in Obras Incompletas, p. 56.
6. Dans la préface à la Généalogie de la Morale, section 3, Nietzsche revient à cette question. Cet ouvrage a été publié en 1887, après la parution de Par delà Bien et Mal.
7. Nietzsche, F., Para Além deBem e Mal, in Obras Incompletas, p. 225.
8. Nietzsche, F., Ecce Homo, in Obras Incompletas, p. 143.
9. Freud, Sigmund, Totem et tabou. Paris, Point, collection « Essais », 2010.
10. Freud, Sigmund, Malaise dans la culture. Paris, P.U.F., 1999.