Pierre Zirkuli
Eötvös Lorand University, Budapest
Existe-il une littérature européenne ? (Babits, Curtius, Szerb)
Is there a European literature? (Babits, Curtius, Szerb)
Abstract: This presentation considers Europe as a rhetorical question, a community of speech, which emanates from a Humanist tradition and needs to be examined from the point of view of that tradition. The author emphasizes several Central-European elements of this Humanist tradition by making reference to Denis de Rougemont (a Swiss), Ernst Robert Curtius (a German), Mihály Babits (1883-1941), a Hungarian poet, translator, essayist, and author of a History of European Literature, and his compatriot, Antal Szerb (1901-1945), the author of a History of Universal Literature. Like Curtius, Babits presents the Latin Middle Ages as the link between the ancient Mediterranean and the modern Western world. In agreement with Denis de Rougemont, he also considers Europe to be much older than its nations. According to Babits’ formula, “there are many forests, but the wind that crosses them is the same.” He goes in search of this breeze that animates European Literature. Szerb makes a distinction between “World Literature”, which is written throughout the world in different languages and at different places, and “Universal Literature”, which is written for the entire world, and is potentially available to the whole of humanity.
Keywords: Europe, European literature, Middle-Age Latin, national language and literature, translation.
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Y a-t-il une littérature européenne ? (1) La question, en apparence simple, une fois posée, demande à être précisée, approfondie, pour éviter que les tentatives de réponse, par leur complexité, mènent à une cacophonie, ou bien à des lieux communs, même connaissant la force de ces derniers de forger et de renforcer des communautés. Je proposerais de considérer l’Europe comme une affaire de rhétorique, une communauté de discours, issue d’une tradition humaniste, à examiner donc dans l’esprit de cette tradition, eu égard aux multiples approches mises en avant dans les domaines économiques, politiques, juridiques qui ont tendance à faire abstraction de la tradition humaniste dont elles sont redevables. Mon exposé tente de mettre en avant quelques éléments centre-européens de cette tradition humaniste, en évoquant – à part le Suisse Denis de Rougemont, l’Allemand Curtius, le Roumain Vianu, le Tchèque francophone Kundera – le Hongrois Babits, poète, traducteur (notamment de Dante, de Shakespeare, de Baudelaire), romancier, essayiste, et son compatriote, Antal Szerb, auteur d’une histoire de la littérature universelle.
Mihaly Babits (1883-1941) est l’auteur de l’une des rares histoires de la littérature européenne écrites par un seul écrivain-chercheur (2). Il affirme que la littérature européenne a précédé les littératures nationales et leur survivra. Excellent latiniste de la vieille école, professeur de grec et de latin dans sa jeunesse dans le sud de la Transylvanie où il a eu l’occasion de découvrir de près la langue issue du latin vulgaire des habitants de Fagaras, dont il parle dans ses écrits, Babits évoque non sans nostalgie la littérature médiévale, l’époque où la « république des lettres » parlait la même langue (le latin). Certes, il ne dissocie pas langue et littérature, et il constate, concernant les littératures nationales, que c’est par elles que la littérature européenne, après leur apparition, continuait à exister, malgré les divergences et particularités tribales. Selon la formule de Babits : « il y a plusieurs forêts, mais le vent qui les traverse est le même ». Il part donc à la recherche de ce vent, de ce souffle qui anime la littérature européenne, c’est-à-dire l’objet qui a un sens et une signification pour toutes les communautés nationales et linguistiques européennes.
Il reste à définir ce sens et cette signification pour savoir s’il y a une littérature européenne. La question est posée comme hypothèse de travail menant à d’autres hypothèses, donc à d’autres projets de recherches. (Dont celui qui devrait être envisagé et qui serait censé examiner « les mots de l’Europe » pour établir un lexique politique et historico-sémantique plurilingue, prenant appui sur l’ouvrage monumental réalisé, pour l’allemand, par Reihardt Kosseleck et ses collaborateurs. Dans un tel lexique, la « littérature » pourrait être l’une des entrées. Le mot « littérature » existe dans toutes les langues européennes. L’étude de son histoire sociale dans ces langues est susceptible de mener à une nouvelle réflexion sur ses dimensions sémantiques.)
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« L’idée de ‘littérature européenne’ – et les ‘études’ qui l’accompagnent – ont une assez longue histoire ; d’ailleurs mal connue. (…) Ses origines remontent à la republica litteraria – la totalité des écrits et des membres de la communauté littéraire de partout – qui émerge à partir de la Renaissance et atteint sa pleine floraison au XVIIIe siècle. » C’est Adrian Marino qui commence par ces propos son essai sur l’histoire de l’idée de « littérature européenne », écrit pour l’ouvrage collectif Précis de littérature européenne (3). Donnant un brillant résumé de l’état présent de ces études, il cite évidemment, le concept de Weltliteratur de Goethe qui stipule, par un dépassement des littératures nationales, une époque nouvelle, celle de la littérature universelle et celle de « l’Europe » et du « Monde » comme « patrie élargie ».
Ce concept souvent cité, la littérature universelle, remplit les fonctions d’un médiateur virtuel, assurant les liens entre les différentes nations, donc le commerce des idées, des biens spirituels. Cette littérature universelle, selon Fritz Strich, est un espace spirituel où les nations ne s’adressent pas seulement à elles-mêmes, mais aussi l’une à l’autre. En commentant les commentaires de Fritz Strich, le comparatiste roumain Tudor Vianu arrive à des conclusions anthropologiques et met en évidence un parallèle entre l’idée goethéenne de l’Urphlanze, plante originelle, et la littérature universelle, basée sur ce qui est humain, commun et originel (4). Ce bien humain commun et originel, remarque-t-il à juste titre, n’est pas donné, il est le résultat d’une évolution, il n’est pas la racine, mais le résultat de l’évolution de l’humanité. Il s’agit de l’une des formes qui deviennent sociales par leur capacité de constituer – former, structurer, pérenniser – les liens humains, même là où elles sont foncièrement individuelles et personnelles. Ce sont des formes mises en œuvre par ceux qui façonnent l’histoire comme texte et contexte dans lesquelles ce phénomène, ce bien humain peut être appréhendé et interprété. Sous cet angle, la littérature européenne apparaît comme un hypertexte qui, comme un palimpseste tributaire d’autres textes, écrit par-dessus d’autres textes, ne tente pas « de dissimuler ses origines » (en l’occurrence : nationales) (5).
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Si la fonction fabulatrice produit des textes dont une partie se constitue en littérature, il s’impose de considérer cette capacité d’abord d’un point de vue anthropologique. Leur production littéraire demande à être examinée par une approche philologique et historique, sachant, en ce qui concerne cette dernière, que les textes littéraires, d’une manière virtuelle, sont toujours d’actualité, appartiennent au présent.
Dans sa Littérature européenne et le Moyen Age latin, Curtius fait la constatation que les travaux de philologie, notamment ceux consacrés aux littératures nationales, ont fourni des bases nouvelles à une nouvelle universalité (6). Mais on semble ignorer ces perspectives. Selon lui, l’ignorance est due à la fragmentation des études historiques. Si l’histoire de l’Europe n’apparaît que par des fragments dans les ouvrages et autres manuels d’histoire, elle est pratiquement absente dans le domaine littéraire. Les manuels d’histoire proposent une vision périmée de l’histoire, les philologies « modernes » se ferment dans leurs littératures nationales nées après les pressions exercées par Napoléon (7). Le romaniste allemand exige donc un changement radical pour rendre européenne l’image et la vision de l’histoire. La littérature européenne, écrit-il, c’est l’unité de sens qui ne peut rester qu’inaperçue si la vision est fragmentaire, si le regard n’englobe pas cette unité – unité du sens et de la signification à saisir, à déceler par le regard, lui-même unificateur, construisant ainsi l’objet que l’on appelle littérature européenne. Sans une telle perception comparatiste de la littérature, pour citer encore Curtius, il est impossible de cultiver, de préserver toute tradition européenne.
Dans cette tradition européenne, l’ouvrage évoqué présente le Moyen Age latin comme lien entre l’antique–méditerranéen et le moderne-occidental. André Gide l’avait « toujours sur (sa) table », et il appréciait la « si cordiale clarté » de l’auteur (8). En adoptant une telle clarté, il est plus aisé d’approfondir les réflexions sur la « res publica litteraria » et ses avatars, de la renaissance à travers la république des intellectuels (des hommes de lettres) des Lumières à nos jours autrement complexes (9). (Si la communication, notamment épistolaire, a tenu un rôle éminent dans son instauration, il est a noter que Leibniz, épistolier comme Erasme et Voltaire, auteur d’environ quinze milles lettres, et d’ouvrages en différentes langues, est décrit par Babits comme le « patriote » européen /10/.)
Les propositions de Curtius ont pour contexte l’entre-deux-guerres, période où l’Europe comme concept à reformuler hante les esprits. « Arrachée à sa torpeur, l’Europe comme concept se met à vivre en 1918 » – écrit dans sa monographie Pascal Dethurens (11). Il a examiné l’idée d’Europe des écrivains et des philosophes entre cette date, 1918, et 1950. « Se multiplient, dès 1918, les déclarations d’écrivains et de philosophes en sa faveur, ou en sa défaveur », remarque-t-il dans le chapitre consacré aux « fascinations singulières ». L’Europe « va d’abord être définie comme concept, avec toute la gamme qui va des réticences aux incertitudes et aux rejets (1918-1933) avant de susciter un mouvement d’adhésion massive à sa cause sans presque de partage (1933-1939), puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1945-1950), un dernier examen qui a la valeur d’un bilan. Pendant quinze ans, elle fascine et donne lieu à des essais isolés ; pendant les quinze années suivantes, elle s’institue en des débats collectifs. Mais au cours de ces trois décennies, l’Europe résiste avant de céder à ses approches successives. L’enjeu, partout, est de déjouer l’indiscernable. » (12)
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Parmi ces « approches successives » dont parle Pascal Dethurens, je retiendrais, pour compléter son panorama, deux – deux approches centre-européennes, hongroises, qui ne figurent pas dans son ouvrage. L’une de ces approches, celle de Babits, présente des analogies avec la position de Curtius. Ce poète, traducteur, romancier, essayiste, l’un des maîtres des lettres hongroises, a écrit l’histoire de la littérature universelle, donc, dans sa conception, comme, plus tard, dans celle de Kundera, de la littérature européenne (13). (En formulant des vues similaires, Kundera ne connaissait pas l’ouvrage de Babits ; les centre-européens, en se considérant, et à juste titre, européens, se tournent vers les européens politiquement « homologués », c’est à dire les « occidentaux », sans se connaître réellement entre eux, en exprimant des idées comparables qui mériteraient, pour une réelle approche de l’idée d’Europe, une analyse contrastive allant du philosophe tchèque Patocka par le poète-philosophe roumain Blaga à l’historien hongrois Hajnal.)
Dans l’introduction de son œuvre très personnelle, élaborée dans les années trente, Babits s’explique : au début, la littérature universelle était tout simplement la littérature, l’épithète n’apparaissait que très tardivement, quand les noms des différentes nations sont devenus des adjectifs collés à ce mot. La littérature universelle, aux yeux de Babits, représente l’esprit commun, vivant de l’humanité toute entière ; en faire le portrait est d’actualité, puisque les actualités mettant en avant la nation et les particularités nationales les rendent indispensable. Cette littérature universelle, en fait, est donc européenne. Pas dans un sens géographique, parce qu’elle avait été alimentée à ses débuts par des sources asiatiques et elle avait débordé, plus tard, vers l’Amérique. (14)
La culture européenne, écrit Babits, est née de cette littérature européenne, et elle a pour fondement la puissance de l’individu. C’est précisément le principe de l’individualité qui crée des liens, donne sa cohérence à l’humanité, tandis que l’esprit collectif la divise. L’être humain, pour Babits, « est un individu, une personne », « la littérature universelle est la littérature de l’être humain en tant qu’être humain ». Si quelqu’un veut écrire son histoire, il doit transcender les nations, et partir à la recherche de ce qui a un sens pour toutes les communautés. (Pour les aspects d’histoire sociale, il serait intéressant de faire une lecture contrastive de Babits et des travaux sur la civilisation « occidentale », des individus, d’un autre centre-européen, par ses origines, Norbert Elias, et de la grande histoire sociale élaborée par Istvan Hajnal /15/.)
La tradition littéraire universelle (européenne donc, ou : d’origine européenne) dans la conception de Babits est formée par les plus grands qui parlent tous « la langue de la littérature universelle » (indépendamment de leur appartenance nationale ou continentale), par conséquent une langue imaginaire qui peut prendre corps dans toutes les langues. L’universalisme, chez Babits, vient entre autres, et il le signale, de son catholicisme. (Et ce, pas dans un sens dogmatique, mais plutôt à la manière de T.S.Eliot et de ses conférences prononcées « sur la culture » à la fin des années quarante. /16/.) Mais, témoin de la révolution bolchevique en Hongrie, en 1919, et de sa répression fascisante, il était pleinement conscient de son appartenance au courant d’idées pro-européen et antitotalitaire. C’est ainsi qu’il a accueilli Denis de Rougemont dans sa maison d’Esztergom. Denis de Rougemont y est allé, à une quarantaine de kilomètres de Budapest, pour lui rendre visite et pour noter dans son histoire de « la conscience européenne à travers les siècles » : « l’Europe est beaucoup plus ancienne que ses nations », et elle a exercé « dès sa naissance une fonction non seulement universelle, mais, de fait, universalisante » (17).
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La quête de la littérature universelle, de source européenne, est plus laïque dans le cas de Szerb, auteur d’une autre histoire de la littérature universelle, plusieurs fois rééditée depuis sa première parution au début des années quarante (18) . (Avant 1990, les rééditions ont été censurées, par ex. pour les chapitres sur la littérature russe du XXe siècle) Juif hongrois, Antal Szerb (1901- 1945) a été déporté et tué après l’occupation de la Hongrie par l’armée allemande en 1944. Auteur de plusieurs romans, dont certains pourraient être à proposer pour une lecture contrastive avec Le nom de la rose de U. Eco (notamment la Légende Pendragon, traduite en français), docteur ès -lettres, Szerb n’a pas pu obtenir un poste d’universitaire (en partie à cause de ses origines juives, en partie à cause de ses compétences littéraires hors pair, mais peu adaptées aux exigences agrégationnelles hongroises), d’où son autoportrait : « écrivain qui a pour sujet la littérature ». Ecrivain inspiré, pour « l’échafaudage » théorique, de Spengler, pour l’écriture, entre autres, par l’Italien de Sanctis, et surtout par les œuvres littéraires traitées. Ce qui fait que, par exemple, pour l’époque de la reine Victoria il note : elle était tellement pudique que l’on mettait des bas même sur les pieds des tables. Szerb parle toujours de sa littérature universelle, et des fois non sans émotion puisqu’il y a, dit-il, des choses dont on ne peut pas parler sans émotion, cela serait indécent, et la littérature est l’une de ces choses, humaines, fragiles, universelles.
Szerb fait une distinction entre « littérature mondiale », ce qui est écrit dans le monde à des différents endroits et en différentes langues, et « littérature universelle », celle qui est écrite pour le monde entier, accessible, au moins d’une manière virtuelle, à l’ensemble de l’humanité. Elle est la production des écrivains d’importance « transnationale », et elle est d’une « cohérence vivante ». Comme il a l’intention de donner une histoire des styles et des idées et de faire valoir une approche sociologique (ou d’histoire sociale), il lui est impossible de faire abstraction de l’ancrage langagier des œuvres, avec toute l’injustice que cela représente. Injustice surtout pour les petites langues qui, même produisant de la littérature universelle, sociologiquement n’y entre que traduites dans les grandes langues. Szerb écrit ainsi, en réalité, l’histoire des œuvres écrites ou traduites dans les grandes langues européennes (anglais, français, allemand, italien, espagnol, puis, pour certaines périodes, le russe, le polonais, les langues scandinaves), après celles composées en grecque, en latin, et, évidemment, la Bible. Auxquels il ajoute certaines œuvres traduites du persan et de l’arabe ayant exercé une influence sur la littérature « occidentale », synonyme, pour Szerb aussi, de la littérature européenne qui crée non seulement des œuvres, mais aussi des paradigmes, des œuvres canoniques, et des structures de réception.
Notes
(1) « Employée au pluriel, l’expression « littératures européennes » désigne évidemment les diverses littératures qui se sont développées dans les différentes langues de l’Europe. De chacune de ces littératures on peut écrire l’histoire. Au singulier, l’expression « littérature européenne » désigne l’ensemble de ces littératures, et suppose du même coup que cet ensemble a son unité, que son histoire est pourvue d’une certaine cohérence. » Jean-Louis Backès : La littérature européenne. Belin, 1996. p. 13.
(2) Babits, Mihaly : Az europai irodalom története. Szépirodalmi, 1979. (Ed. : Belia, György.) (Première édition : 1934-35.) Son anthologie bilingue, en latin et en hongrois, des hymnes de Moyen Age : Amor Sanctus. Magyar Szemle Tarsasag, 1933. Après la publication de son histoire de la littérature européenne, Babits a commencé à préparer, avec la collaboration de Gabor Halasz, une anthologie commentée de la littérature européenne (publiée par Istvan Gal : Az europai irodalom olvasokönyve, Magvetö, 1978).
(3) Adrian Marino : Histoire de l’idée de « littérature européenne » et des études européennes. In : Béatrice Didier (sous la dir. de) : Précis de littérature européenne. PUF, 1995. pp. 13-17.
(4) Tudor Vianu : Studii de literatură universală şi comparată. Editura Academiei, 1963.
(5) Hendrik van Gorp et alii : Dictionnaire des termes littéraires. H. Champion, 2005. p. 242.
(6) Ernst Robert Curtius : Europäische Literatur und lateinisches Mittelalter. Francke, 1948. Trad. française : La littérature européenne et le Moyen Age latin. PUF, 1956. Presses Pocket, 1991. (Trad. roumaine : Univers, 1970.)
(7) L’économiste Maurice Allais, parlant de la réunification de l’Europe : « La réunification de l’Europe ne saurait se faire, ni par la force comme l’ont prouvé les échecs successifs de l’Espagne, de Napoléon, d’Hitler, ni par la domination de fait d’un pays prépondérant comme la France d’hier ou peut-être l’Allemagne de demain ». Maurice Allais : L’Europe face à son avenir : que faire ? R. Laffont/C. Juglar, 1991. p. 26.
(8) Lettre de Gide à Curtius (23.10.1950.). Herbert et Jane M. Dieckmann (éd.) : Deutsch-französiche Gespräche, 1920-1950. La correspondance de Ernst Robert Curtius avec André Gide, Charles du Bos et Valéry Larbaud. Klostermann, 1980. p. 179.
(9) Fritz Schalk : Studien zur französischen Aufklärung. Klostermann, 1977. pp. 143-163.
(10) Babits, Mihaly: “Leibniz mint hazafi”. Vilag 1917. X. 1.
(11) Pascal Dethurens: Ecriture et culture. Ecrivains et philosophe face à l’Europe 1918-1950. H. Champion, 1997. p. 76.
(12) Pascal Dethurens op. cit. pp. 77.
(13) « Le roman que j’appelle européen (…) élargira son espace au-delà de l’Europe géographique (dans les deux Amériques, notamment). » Milan Kundera : L’art du roman. Gallimard/Folio, 1995. p. 176.
(14) Sur « l’identité européenne » et sur la « transmission culturelle » à la « romaine » : Rémi Brague : Europe, la voie romaine. Gallimard/Folio, 1999. pp. 32-35, 108-111.
(15) L’histoire moderne de l’Europe : Hajnal Istvan : Az ujkor története. Révai, 1936. Hajnal et Pirenne : Eva H. Balazs dans sa préface à la nouvelle édition (Akadémiai Kiado, 1988. p. IV.). Sur Hajnal : Lakatos, Laszlo : Az élet és a formak. Hajnal Istvan történelemszociologiaja. Uj Mandatum, 1996.
(16) T.S. Eliot : Notes towards the definition of culture. Harcourt, 1949. Appendice: trios conferences sur “l’unité de la culture européenne” destinées au public allemand (première publication : Die Einheit des europäischen Kultur, C. Habel, 1946). Dans sa première conférence, Eliot constate : aucune langue, aucune littérature européenne ne peut être comprise sans avoir des connaissances approfondies sur les autres littératures européennes.
(17) Denis de Rougemont : 28 siècles d’Europe. Payot, 1961. Nlle éd. : Bartillat, 1990. p. 7. Sur Curtius: « Nul n’a mieux illustré ces échanges d’influences au sein de l’unité foncière de la littérature européenne que celui qui fut le plus grand « comparatiste » de la littérature de notre temps : Ernst Robert Curtius ». op. cit. p. 398. Denis de Rougemont sur sa visite chez Babits : Le paysan du Danube, 1932 (« un résumé de ses escapades en Europe Centrale, qui s’avère un petit chef-d’œuvre du reportage littéraire ». Christian Campiche : Le Nègre de la Rose. De Rougemont, Consuelo, Saint-Exupéry. Hèbe, 2004. p. 62.)
(18) Szerb, Antal : A vilagirodalom története, I-III. Révai, 1941. Les éditions censurées: Bibliotheca, 1957, Magvetö, 1962. V. Wagner, Tibor (éd.) : Akitöl elloptak az idöt. Szerb Antal emlékezete. Teleszkop, 1996. p. 220.